GéNéRALISATION DES COURS EN ANGLAIS EN FRANCE?
France – « Je trouve triste d’en être arrivé là… »
Un titre qui interpelle… Mais avant tout, il convient de resituer les
évènements dans leur contexte.
J’ai seize ans et je suis en classe de première afin de préparer un bac
littéraire. J’ai choisi comme option obligatoire le cours dit "d’anglais
littéraire", et je me débrouille par ailleurs relativement bien en classe
d’anglais "habituelle" (environ 15 de moyenne). La langue anglaise en elle-même
ne m’indispose pas spécialement et c’est donc sans préjugé aucun sur celle-ci
que j’ai fait le choix d’avoir six heures de cours d’anglais par semaine.
Jusqu’ici, rien, d’anormal… Maintenant, apprenez que j’ai une heure
"d’éducation civique, juridique et sociale" tous les quinze jours, et que le
professeur français qui enseigne cette matière se permet de suggérer à ses
élèves de faire leurs exposés en anglais… Ce cours n’a absolument rien à voir
avec le cours d’anglais, et de par sa nature et sa fonction, se rapprocherait
plutôt des cours d’histoire et de français. Bien entendu, certains d’entre-nous
ne manquent pas de répondre "présent" à l’appel à l’anglicisation lancé par ce
professeur. Ce dernier -ou cette dernière, en l’occurence- commente donc la
prestation en anglais et les autres élèves se doivent de participer,
d’interroger et de répondre en anglais. Lorsque l’enseignant(e) adopte qui plus
est un accent "américain" des plus grotesques et "se la joue" (ou "s’y croit de
trop"), le tableau prête à rire… Personnellement, je ne vois vraiment pas en
quel honneur nous devrions suivre des cours en anglais autres que les cours
d’anglais eux-même, à plus forte raison en France…
"Il n’y a pas de quoi en faire un fromage…", diront certains… Pour ma
part, je trouve triste d’en être arrivé là…
(Le 5 novembre 2003)