FRANCITÉ NORD-AMÉRICAINE
De grâce, n´imitez pas mon pays.
JPLmaire@ville.Quebec.Qc.ca
Bonjour,
Propos : « Une nation tabou ou une nation debout ? », texte publié sur le site «Impératif français» : https://www.imperatif-francais.org/bienvenu/articles/2003/le-quebec-me-pue.html
Ma famille et moi sommes venus, l´été dernier, passer nos vacances au Québec. Il y a longtemps que nous projetions ce voyage ; et ce, surtout parce que l´on nous avait dit que les Québécois se tenaient debout – plus que nous…, en Europe francophone (la France, mais également la Suisse et la Belgique, sans compter le Luxembourg, voire le Val d´Aoste en Italie) – face à l´invasion linguistique anglo-saxonne. Il est vrai que l´on sent et constate un sens plus solide de l´identité au sein de votre société. Hélas ! je dois tout de même vous signaler qu´il nous fut difficile de prendre conscience combien vous marchez (aussi) sur la crête sinon le fil du rasoir de la `démission´ collective. Et si c´est particulièrement remarquable dans la région de Montréal (de même que dans la région que vous nommez : l´Outaouais), c´est carrément plus que douloureux de constater le phénomène dans cette magnifique ville de Québec, pourtant capitale de la `Francineté´ des Amériques. Aussi, ne puis-je que m´associer de plain-pied à l´auteur du commentaire cité en rubrique (heureusement qu´il y a encore chez- vous des citoyens vigilants comme ce monsieur). Il faut comprendre que les étrangers viennent séjourner dans votre beau pays français non pour s´y mirer par onanisme culturo- linguistique, mais bien pour s´abreuver, se rafraîchir, à la beauté de la «Différance» (aurait pu dire Jacques Derrida). Quel intérêt pour un étatsunien de s´offrir les douceurs de votre Vieux-Québec, en effet, si c´est pour y écouter les mêmes chansons anglo-américaines qu´il entend (sinon l´abrutit) quotidiennement dans son propre pays ? Je vous le demande… De grâce, n´imitez pas mon pays reniant allègrement – de bas en haut (du simple citoyen, réduit à l´état de banal consommateur, aux plus hautes sphères économiques et politiques) – nos De Gaulle, en remontant jusqu’à François 1er : Ne confondez pas «ouverture» et «asservissement volontaire»…
Bien amicalement à vous, car c´est peut-être au Québec, désormais, que se joue le sort de la France même… Puissiez-vous le saisir d´emblée, et agir avec plus de vigueur et de lucidité.
Que nous, maudits Français…
Loïc Gendreau
Vannes (France)
LG.Qc@Voilà.Fr ,
(Le 13 sept. 2003)
Ce texte de M. Loïc Gendreau a été également publié dans «Le Soleil» de Québec ( http://www.cyberpresse.ca/soleil/ ) du 23 septembre 2003.