DISCRIMINATION AU SEIN DES ORGANISMES INTERNATIONAUX
Québec, le 20 décembre 2002
Monsieur Jean-Paul Perreault
Président
Impératif français
Case postale 449
Aylmer (Québec) J9H 5E7
Monsieur le Président,
La ministre d’état aux Relations internationales, Mme Louise Beaudoin, a bien
reçu votre lettre du 26 septembre dernier dans laquelle vous dénoncez la
discrimination linguistique qui existe souvent dans la dotation de postes au
sein de certaines organisations internationales.
Cette pratique est choquante et elle heurte de plein fouet les objectifs de
diversité culturelle et linguistique activement poursuivis par le gouvernement
du Québec sur la scène internationale. Sachez donc que le ministère des
Relations internationales dénoncera la situation à toutes les tribunes
internationales où il peut faire entendre sa voix. Il insistera de plus auprès
du gouvernement du Canada pour qu’il exige les correctifs nécessaires.
à cet effet, vous trouverez sous ce pli une lettre que la ministre d’état aux
Relations internationales a expédiée à son homologue fédéral du ministère des
Affaires étrangères et du Commerce international, monsieur Bill Graham, afin de
réclamer une action immédiate et concrète.
Je vous remercie de votre constante vigilance à l’égard de la situation du
français et je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes
sentiments les meilleurs.
Le directeur de cabinet,
Bertrand St-Arnaud
Québec, le 19 décembre 2002
Monsieur Bill Graham
Ministre
Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international
Chambre des communes
édifice du Parlement
Ottawa (Ontario) K1A 0A6
Cher collègue,
Impératif français, qui se définit comme « un organisme culturel de recherche
et de communication voué à la défense et à la promotion de la langue et de la
culture d’expression française », attire mon attention sur plusieurs cas de
discrimination linguistique qui s’exercent à l’endroit des non-anglophones au
sein des organisations internationales. Le site Internet sur lequel se fonde la
plainte du président de cet organisme en répertorie plus de 500, et une
recherche plus approfondie que nous avons nous-mêmes effectuée sur le réseau
nous permet de croire que la pratique est fort répandue.
La procédure de recrutement de certaines organisations internationales
stipulerait que les candidats aux postes qu’elles publient doivent être
exclusivement ou préférablement de langue maternelle anglaise, ce qui exclut
naturellement les Québécois de langue maternelle française. Cette pratique, vous
en conviendrez, va directement à l’encontre de la Déclaration universelle des
Droits de l’homme de l’ONU, à laquelle adhère le Canada.
Il appartient au gouvernement fédéral, qui y représente le Canada, de
s’assurer du respect de l’usage du français comme langue de travail au sein des
organismes internationaux dont il est membre. Je vous demande donc d’exposer
clairement aux instances responsables le mécontentement canadien à l’égard de
telles pratiques que nous dénonçons avec vigueur, et de leur demander quelles
mesures elles comptent prendre afin de corriger la situation. Le gouvernement du
Québec, de son côté, continuera d’intervenir inlassablement auprès des instances
et des états et gouvernements membres de la Francophonie, afin de les alerter
sur les dangers que de tels comportements font peser sur l’avenir de la langue
française.
J’espère que vous partagerez nos préoccupations à l’égard de la situation que
nous déplorons tout aussi énergiquement qu’Impératif français et que vous
accueillerez favorablement cette démarche.
Veuillez agréer, cher collègue, l’expression de mes sentiments distingués.
Louise BEAUDOIN
c.c.: Mme Diane Lemieux
Ministre d’état à la Culture et aux Communications
Responsable de la Charte de la langue française
M. Jean-Paul Perreault
Président, Impératif français