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CHAREST ET LE LANGAGE TROMPEUR

CHAREST ET LE LANGAGE TROMPEUR
Québec – Les journalistes du Québec ont finalement plié l’échine.

Charest accueilli avec enthousiasme.

Le premier ministre ontarien Ernie Eves a notamment salué le retour
du drapeau canadien à l’Assemblée nationale du Québec. Selon lui,
l’expérience de Jean Charest sur la scène fédérale et le fait qu’il
soit un "vrai de vrai" Canadien représentent des atouts pour les
provinces. (Mario Cloutier – La Presse – jeudi 10 juillet 2003)


Un instant, M. Charest!
Les premiers ministres provinciaux du reste du Canada étaient contents.
Enfin, ils avaient à leur table un premier ministre du Québec se
résignant à rentrer dans le rang, c’est-à-dire à accepter la dynamique
fédérale telle qu’elle se déploie depuis le rapatriement unilatéral de
la constitution en 1982.
Jusqu’à Robert Bourassa, le Parti libéral du Québec était lui aussi un
défenseur de l’autonomie politique (non pas seulement administrative)
du Québec au sein du Canada.
(Venne, Michel – Le Devoir – 14 juillet 2003)


Le langage trompeur.

Oui, M. Charest est un vrai de vrai Canadian, il l’a démontré en
déployant rapidement son drapeau un peu partout à l’Assemblée
Nationale dès son arrivée.

Naturellement, les journaux francophones du Québec se sont aussi
rapidement mis au parfum canadian en prenant soin de cacher ce
drapeau lors de leurs reportages sur l’assermentation des nouveaux
ministres. Sans compter qu’on persiste sans relâche, même chez les
souverainistes, à nous faire croire qu’il s’agit d’un francophone,
comme Robert Bourassa, en l’appelant toujours par "Jean" Charest, au
lieu de "John J Charest", tel que sa mère l’a appelé.

Contents ? Oui, les premiers ministres des provinces anglophones sont
même très contents, comme tous les ministres unilingues anglophones
à Ottawa d’ailleurs, mais pas pour la rentrée dans le rang.

D’après ce qu’on en dit au Dominion, de la bouche même de cousins et
cousines à Toronto, Hamilton et Vancouver, contents parce que les
journalistes du Québec ont finalement plié l’échine, ils ne parlent
plus de "provinces anglophones" mais des "autres provinces". Contents
aussi parce que John J Charest est un vrai anglophone de pensée et de
culture et surtout il n’a aucun accent français agaçant lorsqu’il parle
l’anglo-américain. C’est cela qui a le plus réjouit et épaté Gary Doer,
Ernie Eves, Ralf Klein, Pat Binns, John Hamm et Roger Grimes, avant tout.

Au Québec il y a, semble-t-il, aucune limite au degré d’abrutissement
que les médias peuvent infliger aux lecteurs francophones et allophones
avec un langage trompeur. Après les "St-Jean, Terre Neuve" au lieu de
"St-Johns, Newfoundland" aux bulletins de la météo à RC, pourquoi pas
les "autres provinces" et "Jean Charest" au lieu de "provinces anglophones"
et "John J Charest" à l’actualité politique de la presse écrite. Sans
doute pour le bien de la Canadian Unity, anglophone bien sûr.

à propos, comment se fait-il qu’aucun journaliste n’a daigné expliquer
aux lecteurs pourquoi M. Charest à proposé un "Conseil de la Fédération"
au lieu d’un "Conseil des Provinces" ?

Marco DiPaolo
dipaolo_mar@yahoo.it

(Le 18 juillet 2003)


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