PLAINTE POUR DISCRIMINATION LINGUISTIQUE

PLAINTE
POUR DISCRIMINATION LINGUISTIQUE

Pl
ainte contre la
Commission européenne pour discrimination linguistique auprès du Médiateur
européen Jacob Söderman

Pour de plus en plus de postes internationaux à Bruxelles une "good" ou
une "excellent" connaissance de l’anglais ne suffit pas (Liste
de 400 annonces
). Un nombre croissant d’annonces de recrutement émanant de
plusieurs des quelque 2.500 organisations internationales ayant leur siège à
Bruxelles s’adressent tout spécialement à des anglophones de naissance ("English
mother tongue
", "English native speaker"). Avec pour conséquence
qu’une foule croissante de jeunes sont victimes d’une telle discrimination
linguistique, même ceux qui sont allés étudier dans des pays anglophones. En
2000 ils étaient plus de 225.000 en Grande-Bretagne et en Irlande.

Depuis l’Année Européenne des Langues en 2001 cette discrimination
linguistique a été clairement condamnée, entre autres par la Ministre belge
Laurette Onkelinx, Ministre de l’Emploi et de la Politique de l’Egalité des
chances, ainsi que par divers membres de la Commission Européenne (cf.
liste des questions
parlementaires
). Cependant cette pratique perdure en 2002 et la Commission
Européenne continue à financer, à bruxelles, de telles organisations, qui
réservent des postes à des anglophones de naissance. A présent, c’est au tour
du président de l’Association
Mondiale d’Espéranto
(UEA), le professeur Renato Corsetti, de déposer
officiellement une plainte contre cette discrimination linguistique auprès du
Médiateur européen, M. Jacob Söderman (www.euro-ombudsman.eu.int)."Le
but principal de cette plainte officielle est de s’opposer à une
discrimination exercée par des organisations internationales sur la base de la
langue, c.-à-d. en exigeant que les candidats soient anglophones de naissance.
Selon le professeur Corsetti, la discrimination linguistique est une grave
attaque contre l’art. 2 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Corsetti pense aussi que des organisations européennes qui imposent seulement
un "very good English" ou un "excellent English", sans jamais exiger la
connaissance d’autres langues, est également une discrimination : "Mais il est
difficile d’engager et de gagner une procédure judiciaire contre de telles
organisations européennes".

L’UEA dispose désormais de confirmations explicites de la part de la
Commission Européenne : l’exigence de la connaissance de l’anglais de
naissance pour des postes internationaux, officiellement ouverts à des
citoyens de tous les pays, peut être considérée comme discriminatoire (Lettre
de la Commission européenne
). "La Commission Européenne semblait avoir
accepté nos arguments, et non ceux de puissants lobbies de firmes
internationales pour qui "une langue n’est qu’un instrument". Pour cette
raison l’argument de M. Charles Tannock, membre anglais du Parlement européen,
n’a pas été retenu. "Il voulait supprimer l’interdiction de la discrimination
linguistique dans la "longue liste" de l’art. 21 de la

Charte Européenne des Droits
." (E-0767/01)

Selon la Commission Européenne, une discrimination linguistique exercée par
des organisations européennes, même si elles sont entièrement financées par la
Commission Européenne, n’est qu’un problème belge. "Des fonctionnaires de la
Commission Européenne comprennent parfaitement que des inspecteurs belges
n’ont ni les moyens financiers, ni le temps nécessaire pour résoudre le
problème de la discrimination linguistique pratiquée par des organisations
européennes ayant leur siège à Bruxelles. L’UEA dépose également plainte
contre la dernière réponse

E-3572/01
de Mme Anna Diamantopulou, membre de la Commission européenne,
responsable des affaires sociales. "Elle permet actuellement à des
organisations européennes d’exiger un "English mother tongue or equivalent".
Bien entendu cela revient au même et, en fait, cela signifie que des
organisations européennes recruteront seulement des anglophones de naissance",
explique Corsetti.

La plainte contre la discrimination linguistique déposée par l’UEA auprès du
Médiateur européen a pour but que la Commission Européenne :

1) reconnaisse la nature discriminatoire des divers types d’annonces de
recrutement pour des postes officiellement ouverts à tous les citoyens, mais
qui seraient officieusement réservés à des natifs anglophones (["English
mother tongue
", "English native speaker", et "English mother
tongue or equivalent
", etc.);

2) assure qu’elle ne financera plus ces entreprises, ni ces organisations qui
exercent une discrimination à l’encontre des citoyens européens non
anglophones de naissance;

3) étudie et recherche les moyens d’éviter la discrimination linguistique
exercée par des organisations financées entièrement ou partiellement par elle.

Informations pour les journalistes

Renato Corsetti est président de l’Association universelle d’espéranto (UEA)
et professeur de psycholinguistique à l’Université de Rome. Pour plus
d’informations sur ce communiqué de presse, et de photos, veuillez prendre
contact avec le bureau européen d’UEA :
komunikadcentro@esperanto.org,
tél. : 0032-(0)485-988.239). Le secrétariat international d’UEA est disponible
pour des informations concernant la langue internationale Espéranto, à :
Nieuwe Binnenweg 176, 3015 BJ Rotterdam, Nederlando, Tél. : +31 10 436 1044,
Télécopie : +31 10 436 1751,
www.uea.org
, uea@inter.nl.net


(Ce texte nous a été communiqué par M. Germain Pirlot gpirlot@esperanto.org
)

Bruxelles, 7 mai 2002


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