NOUVEAU-BRUNSWICK
Des chiffres inquiétants pour les francophones de la province
Steve Hachey – 11 décembre 2002
DIEPPE – Bien que léquilibre linguistique soit le même au Nouveau-Brunswick,
avec ses 33 % de francophones, selon les dernières données de Statistique
Canada, le nombre absolu de francophones est moins important quen 1996. La
diminution soulève des inquiétudes.
Le taux dassimilation est passé de 9,7 % en 1996 à 10,5 % en 2001,.
Steve Hachey LAcadie NOUVELLE
«En situation normale, il devrait y avoir une croissance de la population,
note Rodrigue Landry, directeur de lInstitut canadien de la recherche sur les
minorités linguistiques, situé à lUniversité de Moncton. Cette perte nette
(3000 francophones) semble être due, en grande partie, à la migration vers
dautres provinces.» M. Landry explique que des raisons économiques
expliqueraient cet exode vers les centres canadiens où les perspectives demploi
sont meilleures, notamment au Québec et en Ontario, mais aussi en Alberta.
Lexode na pas eu dincidence sur la proportion de francophones dans la
province, puisque les anglophones aux prises avec la même situation économique
ont été proportionnellement aussi nombreux à quitter la province. En fait, la
population anglophone a connu une baisse de 1,4 %, tandis que la diminution
était de 1,3 % chez la population de langue française. Le recul du taux de
population francophone soulève les inquiétudes de la Société des Acadiens et
Acadiennes du N.-B. «Visiblement, notre société recule en ce qui a trait à
lexode et à limmigration», a commenté le président de la SAANB, Jean-Guy
Rioux, par voie de communiqué. «Nos jeunes quittent nos régions en raison du
marché de lemploi et les nouveaux arrivants se concentrent dans les grands
centres, ajoute M. Rioux. à ce rythme, cest notre avenir qui est en jeu si
aucune mesure nest prise pour rétablir la situation.» Rodrigue Landry estime
quune bonne façon de renverser la tendance, tant pour les francophones que pour
les anglophones, passe pare limmigration. Il souhaiterait que le
Nouveau-Brunswick réussisse à attirer sa juste part des quelque 700 000
immigrants qui arrivent au pays chaque année. Il va de soi que pour respecter
léquilibre linguistique, il faudrait que le nombre de francophones soit égal,
en proportion, à celui des arrivants anglophones. Cest un point de vue que
partage entièrement la SAANB. «Il est primordial de prendre les mesures
nécessaires dès maintenant afin dassurer la pérennité de la société francophone
pour quelle préserve sa place de choix au sein de la mosaïque
néo-brunswickoise», note la SAANB. La progression de lassimilation est une
autre inquiétude soulevée par les statistiques. Le taux dassimilation est passé
de 9,7 % en 1996 à 10,5 % en 2001, selon les statistiques. «En comparaison avec
les autres régions du Canada, ce taux peut paraître minime, explique Rodrigue
Landry. Il reste quil sagit dun signal pour nous dire que nous ne sommes pas
à labri des transferts linguistiques.»
http://www.capacadie.com/acadienouvelle/detail.cfm?id=59172