LA POPULATION FRANCOPHONE
DE MONTRéAL EN BAISSE
Des chiffres qui font réfléchir !
Ceux qui ont lavenir du
français à coeur se préoccupent avec raison de la baisse continue du poids du
Québec au Canada, dont témoignent de nouveau les résultats du recensement de
2001. Quen sera-t-il bientôt du pouvoir politique du Québec et, partant, du
Canada français?
Une semblable prise de
conscience quant au déclin du pouvoir politique des francophones à lintérieur
du Québec se fait cependant attendre. Cest que deux ou trois démographes
prétendent encore – le dernier en date étant Victor Piché dans lannuaire
Québec 2002 – que malgré une très forte immigration et trop peu de
transferts linguistiques vers le français, le poids des francophones serait en
hausse dans la région de Montréal.
Si lon refuse leur façon de
fausser les chiffres, on constate que depuis le recensement de 1986 le poids de
la population francophone à Montréal baisse à peu près aussi rapidement que le
poids du Québec dans lensemble canadien. Si la tendance se poursuit, quen
sera-t-il à la longue de la volonté de maintenir un Montréal français? Comme
pour le pouvoir du Québec au Canada, le pouvoir du français à Montréal est une
question de poids et de nombre.
à linstar de la Commission
Larose, le Conseil de la langue française a choisi de ne pas nous éclairer sur
un sujet aussi essentiel. En fait, le Conseil a cessé depuis belle lurette de
nous renseigner correctement sur lévolution du poids de la population de langue
française selon la langue maternelle ou la langue dusage à la maison. Il
préfère samuser avec un indice synthétique de langue dusage public qui ne
tient pas debout.
En attendant les résultats de
2001 touchant les indicateurs linguistiques fondamentaux, il est grand temps que
le gouvernement rappelle le Conseil à ses devoirs.
Charles Castonguay
Hull (Québec)
castonguay@synapse.net
(Le 30 mars 2002)