COLLèGE éDOUARD-MONTPETIT
Francisation sous la menace de poursuite !
Il me semble que l’état a beaucoup de ménage à faire à l’interne en matière
de francisation. Pourquoi a-t-il fallu des menaces de poursuite judiciaire et
deux ans pour faire bouger un tant soit peu ce collège (v. ci-dessous) ?
C’est à mon avis assez symptomatique d’un secteur laissé en friche par les
gouvernements successifs : la francisation de sa propre fonction publique et
parapublique (université, SGF, CSLC, hôpitaux, etc.). On ne rappellera pas ici
les universités francophones dont certains professeurs ne parlent pas français,
les bibliothèques regorgeant de livres en anglais lors que des traductions
existent en français, les livres de référence étant d’abord en anglais (à
nouveau alors qu’il en existe en français), des logiciels an anglais alors que
des équivalents existent en français (ou que la promesse d’un achat collectif
pourrait promouvoir son adaptation), des claviers non homologués, etc. etc.
Bizarrement l’état ne fait pas ressortir ces manquements (il suggère plutôt plus
d’anglais aux jeunes francophones et de ne rien faire en matière de francisation
des entreprises privées, de l’affichage, des raisons sociales, du cégep
obligatoire en français pour les enfants d’immigrants, etc.), rien dans la
presse (pas même dans le Devoir où l’on a l’impression que cette lutte pour le
français est tellement lassante et ringarde alors qu’il y a des luttes sexuelles
ou pharmacologiques nettement plus grisantes et modernes).
— Extrait de L’Expression juste de septembre 2002 —
Le 30 août 2000, L’ASULF a demandé à la Commission de protection de la langue
française d’enjoindre au Collège édouard-Montpetit de remplacer le mot « CHANGE
» par le mot MONNAIE sur les distributeurs de monnaie installés dans son
établissement. [Change = pour devise étrangère]
La commission de protection n’a pas réussi à convaincre [!] ce collège,
malgré plusieurs interventions. Elle a dû transmettre le dossier au ministre de
la Justice, et ce n’est qu’après une mise en demeure de la part de ce dernier
que cette institution a accepté de corriger cette faute en 2002 [deux ans ! pour
un mot !]
Comment expliquer un tel entêtement de la part d’un cégep francophone ? Quel
exemple !
Patrick Andries
hapax@iquebec.com
(Le 7 octobre 2002)