ANGLICISATION DE L’ESTRIE
Les nostalgiques continuent leur combat d’arrière-garde
TOPONYMIE ET POLITIQUE
Intensification et durcissement de la démarche de francisation en Estrie
Le mercredi 11 décembre 2002
Un député du Parti libéral soppose au choix dun nom français
(Vallons-du-lac) pour désigner le nouvel arrondissement de Sherbrooke constitué
des anciennes municipalités de Rock Forest, Deauville et Saint-élie.
«Les nostalgiques de l’ancien nom de Rock Forest continuent leur combat
d’arrière-garde: ils ont demandé et obtenu l’appui du député d’Orford, Robert
Benoit, pour inciter le gouvernement du Québec à refuser l’adoption du nom les
"Vallons-du-lac" et obliger la Ville de Sherbrooke à utiliser un nom anglais»,
révèle le site Internet du MEF.
On peut se demander si ce député bénéficie de laccord tacite du Parti
libéral pour se lancer dans une telle campagne. Ce parti qui tente présentement
deffectuer un certain virage «nationaliste» pour sauver sa peau dans les
régions hors-Montréal na aucun intérêt à sembarquer dans une démarche dautant
plus absurde que la population du territoire concerné est à 99% francophone.
Il y a lieu pour le voisin du député Benoit, le chef du PLQ et représentant
de Sherbrooke à l’Assemblée nationale, monsieur Jean Charest, dintervenir. La
francisation de lEstrie est une démarche longue et difficile qui devrait
recevoir lappui de sa formation politique. Le positionnement du député dOrford
dans ce dossier est inacceptable et plutôt de nature à discréditer ce parti.
Tout est politique, même en matière de toponymie. Si des gens désireux de
maintenir le visage anglais de la région de Sherbrooke sont capables de
sorganiser et de rallier un député à leur cause, les partisans dune Estrie
française doivent aussi porter le combat dans larène politique.
L’association régionale du Parti québécois, le député bloquiste de
Sherbrooke, le Mouvement national des Québécoises et Québécois, le MEF et autres
organismes intéressés au défi de la francisation doivent intensifier leur action
de façon concertée.
Et, au risque de bousculer un peu les choses et certaines gens «au pays du
bon-ententisme-quasi-naïf», durcir le ton et la démarche.
Il n’y a pas que Rock Forest à rayer du paysage. Mais pour que la démarche de
francisation de ce coin de notre pays donne des résultats, elle doit devenir
politique. Radicalement politique et sans merci pour les intervenant qui s’y
opposeront.
Claude Lessard
Chaudière-Appalaches
(Le 11 décembre 2002)