QUE LA PAIX SOIT AVEC VOUS MME RITCHIE !

QUE LA PAIX SOIT AVEC VOUS Mme
RITCHIE !

Le Droit dans son édition du 18
décembre 2001 nous apprenait qu’une avocate d’Ottawa, présidente de l’Institut
canadien pour les droits humains et, récipiendaire de l’Ordre du Canada vient
d’entreprendre une croisade pour que la cour se prononce sur la légalité de la
politique linguistique de la nouvelle ville d’Ottawa.

Madame Marguerite Ritchie considère
discriminatoire que 37 postes de direction soient déclarés bilingues, obligeant
selon elle les employés à apprendre le français.

Ce qui étonne, c’est que la
politique de la nouvelle ville, adoptée en mai dernier, est la même que celle
qui existait dans l’ancienne ville d’Ottawa; c’est que la politique n’oblige pas
davantage les uns à apprendre le français que les autres à apprendre l’anglais,
elle requiert que ceux qui veulent occuper ces fonctions soient bilingues; c’est
que l’avocate des droits humains a soutenu la politique d’action positive en
faveur des femmes (Affirmative action) dans la fonction publique fédérale et
s’oppose maintenant à toute forme de dotation positive à la ville d’Ottawa,
Capitale nationale, lorsqu’il s’agit de la dualité linguistique, en respect de
l’esprit de la loi sur les deux langues officielles du Canada.

Je ne sais pas où se trouvait
Madame Ritchie lorsqu’en 1995, la veille du référendum sur la séparation du
Québec, des milliers de canadiens anglophones sont venus à Montréal dire aux
québécois de ne pas quitter le Canada, qu’ils allaient faire tout en leur
pouvoir pour reconnaître et promouvoir les droits des francophones et leur
statut égalitaire dans ce pays fondé sur notre dualité culturelle. Les résultats
serrés du vote référendaire (49/51) devraient faire réfléchir tous ceux qui ne
croient pas encore que la Capitale du Canada devrait jouir d’un statut bilingue
et doter ses postes de direction de gens possédant au minimum une double
capacité linguistique sinon culturelle.

C’est pourtant cette égalité de
droit entre les deux communautés linguistiques que voulait reconnaître la Charte
des droits et libertés de 1982 et, dès 1969, la Loi sur les Langues Officielles
au Canada. Toute personne qui se soucie de droits humains et d’équité ne peut
ignorer cela.

Ce n’est pas avec un tel exemple
qu’on va convaincre les jeunes francophones Hors-Québec que les chances de
réussite sont égales pour tous et que la dualité linguistique officielle dans ce
pays est plus significative qu’une simple récupération de bonne conscience de ce
qu’on appelle encore «la langue de la minorité ». Les jeunes ne veulent pas être
des citoyens de seconde classe, ni les anglophones au Québec, ni les
francophones Hors-Québec. La dualité linguistique et culturelle, partout au
Canada, se doit de reposer sur l’égalité, le respect et le goût des autres.

Quant à l’administration de la
nouvelle ville d’Ottawa et à Madame Ritchie nous leur souhaitons pour 2002 :
« Que la paix soit avec vous» !

Antoine Normand
antoine.normand@sympatico.ca

(2001-12-19)


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