POUR UN NOUVEAU MATIN DU MONDE
Allocution prononcée par monsieur Yves Michaud, écrivain, au
goûter-rencontre dImpératif français tenu à loccasion du Salon du
livre de lOutaouais.
Notes. Yves Michaud. 1er avvril 2001. Hull.
Impératif français et Salon du Livre
Pour un nouveau matin du monde
Comme il serait facile de succomber à la tentation de
ramasser lécume des jours et de plonger dans les remous de léphémère
pour la plus grande satisfaction des colporteurs du quotidien et des marchands
de gazettes ! Les sujets foisonnent : Les ayathollas de linclusion qui
excluent à tour de bras ; le débat public sous la coupe réglée de la
niaise rectitude politique ; la parole emprisonnée dans le temple même de
la liberté dexpression. Les élus de la souveraineté nationale muselés par
des états-majors partisans ; les honteuses alliances avec les plus
farouches adversaires du projet souverainiste ; la « vieille
ethnie canadienne-française », fondatrice du pays réel passée à
pertes et profits au nom dun vague nationalisme « civique »,
amnésique et sans repères ; un parti politique respectueux de la
présomption dinnocence à légard dun citoyen ; une assemblée
nationale en proie à un délire de fin de session parlementaire qui en expédie
un autre, sans préavis et sans débat, dans les cachots de la honte et de lopprobre,
légitimant ainsi le délit dopinion des régimes totalitaires.
Sur chacun de ces sujets, vous risquez de payer fort cher le
prix de votre liberté dexpression si tant est que daventure la
témérité vous prenne de vous prononcer sur les débats de la société
québécoise. Dans le malheur des temps qui nous accablent, laddition est
plutôt salée : de longues et vieilles amitiés compromises ;
quarante ans de service de la patrie aux vidanges de lHistoire ; une
souveraineté qui prétend libérer un peuple en emprisonnant la parole et en se
fondant sur une injustice ; voilà autant de sujets damère inquiétude
et de troublante réflexion. Quoi quil en soit, laffaire qui porte mon nom
ne sera close que lorsque lAssemblée nationale retrouvera son autorité
morale en reconnaissant quelle a erré gravement en condamnant à la va-vite,
sans nuance et sans débat, des propos dont pas un seul député na pris la
peine de senquérir de leur nature exacte. Cette affaire dépasse de loin ma
personne. Elle constitue un abus de pouvoir sans précédent dans lhistoire
de notre démocratie parlementaire et porte atteinte à la loi suprême de létat
québécois, aux droits fondamentaux de toute personne « à la liberté
dopinion, la liberté dexpression, au droit à la sauvegarde de sa
dignité, de son honneur et de sa réputation. »( Articles 3 et 4 de
la Charte des droits et libertés de la personne du Québec.
Pour conclure cette entrée en matière, je me mépriserais
moi-même si je permettais à quiconque, fussent les puissances coalisées des
appareils partisans et des vestibules dintérêts de salir mon nom et celui
de mes descendants. Comme la souveraineté, la réparation restera à faire tant
quelle ne sera pas faite. Je saisirai bientôt lassemblée nationale du
Québec dune pétition pour le redressement de griefs, droit reconnu à toute
personne par larticle 21 de la Charte des droits et libertés. En espérant,
entre-temps, que la Commission de lAssemblée nationale comblera la lacune
procédurale de ses règlements internes qui invalide à toutes fins utiles
cette disposition de la table des lois de notre état national.
Vous me permettrez de quitter ces terrains fangeux dans
lesquels je suis à mon corps défendant enlisé depuis quelques mois, pour
essayer de prendre un peu de hauteur et aller à lessentiel des grandes
questions de notre vie nationale.
Il y a près de 25 ans, le 15 novembre 1976, René Lévesque
et le Parti Québécois, étaient appelés à conduire les affaires de la
nation. Ce fut ce jour-là, et cela demeure, une date phare dans lhistoire de
notre peuple qui se donna alors pour la première fois de sa vie, soumise et
obéissante depuis sa sujétion par la violence des armes, un gouvernement voué
à la pleine maîtrise de son destin national, cest-à-dire à sa
souveraineté. René Lévesque, dont nous demeurons tous inconsolables de sa
disparition, en fut le grand architecte, façonnant dans limpatience des
jours difficiles, le socle de notre avenir.
Bien des choses ont changé depuis, qui affectent notre
longue marche vers la normalité. Comme le pays en devenir que nous sommes ne
peut être étranger au monde, le monde ne saurait nous être étranger. Le
typhon de lhistoire a pulvérisé le mur de Berlin et précipité dans les
décombres lutopie communiste. Il ny a plus de contrepoids à lhégémonie
américaine et le libéralisme à vitesse formule 1. Les pays que lon
dit démocratiques sont comme des chiens fous courant dans toutes les
directions, à la recherche éperdue de la pierre philosophale de la
mondialisation. Le marché est désormais le début et la fin de laventure
humaine. Il est le nouveau maître du jeu, le veau dor devant lequel sagenouillent
toutes les puissances. Pouvoir anonyme, lieu introuvable où se mobilise une
armée de cambistes et de prédateurs financiers, le nouveau capitalisme
financier est en voie de simposer contre la démocratie dont il se réclame
pourtant à cor et à cri. La nouvelle économie, dit-on, est l « économie
du savoir ». Encore une expression fétiche vide de sens. Léconomie
du savoir nest pas le savoir de léconomie, la vraie, qui repose sur les
bases solides du rapport entre les bénéfices de lentreprise et la valeur du
bilan. Les turbulences qui secouent actuellement les corbeilles de la planète
ramènent heureusement les boursicoteurs du virtuel à la vérité des
chiffres et au simple bon sens.
Cest donc dans ce contexte radicalement différent de
celui de 1976, au seuil dune révolution mondiale plus importante que celle
du passage du cheval à lautomobile, que les Québécois sont appelés à
forger les instruments de leur avenir. Les chantres de la mondialisation se
mettent un doigt dans loeil sils croient que la loi du marché, qui nest
que la loi de la jungle et la loi du plus fort, verra le triomphe dun
néolibéralisme, destructeur des identités nationales. Car la nation,
décriée par les apatrides de largent ou les faux citoyens du monde, demeure
le lieu naturel de la démocratie, laquelle est indissociable de la
souveraineté nationale. Elle est lultime rempart contre les effets pervers
et dissolvants dune mondialisation qui nest à toutes fins utiles que laméricanisation
de la planète. Cest par labsence de contrôle des états sur les
mouvements de capitaux et les fluctuations monétaires que nous frisons la
catastrophe. Seuls des gouvernements responsables et souverains peuvent endiguer
les marées dévastatrices des prédateurs en bretelles qui déterminent les
destins des économies nationales.
Hier nécessaire, la souveraineté du Québec est désormais
indispensable. Cest sur des communautés humaines comme la nôtre,
incrustées dans une même histoire et une volonté de vivre un même destin
collectif, enrichies de lapport précieux de nouveaux citoyens, de toutes
races, confession, couleur, que se fondent les nations, lieu privilégié et
irremplaçable dune solidarité dhommes et de femmes qui partagent les
mêmes valeurs, parlent une langue commune et sont parties prenantes à un
« vouloir vivre ensemble » selon la célèbre définition de la
nation de Ernest Renan. Si cest cela le nationalisme « civique »
je suis preneur ?
« La vérité, disait Jaurès, est que
partout où il y a des patries, cest-à-dire des groupes historiques ayant
conscience de leur continuité, toute atteinte à lintégrité et à la
liberté de ces patries est un attentat contre la civilisation.» La patrie
québécoise a quatre siècles denracinement. Elle est là pour rester,
durer, tenir, grandir et prospérer au rythme de son génie et de son
extraordinaire résistance à ce jour à lassimilation. à chaque peuple sa
muraille de Chine ! La nôtre nest pas faite de pierres mais elle est
faite de mémoire du sang de patriotes qui ont payé de leur vie leur
résistance à langlicisation et leur insoumission au conquérant. Elle est
faite aujourdhui de la langue de nos ancêtres, parlée et transmise de
génération en génération, ciment indestructible de notre identité
nationale, vecteur de notre accès à luniversel et le rare lieu de
convergence qui transcende les voix de discordance et de contradiction de nos
débats démocratiques. Tous les états généraux du monde ne changeront
rien au fait avéré, têtu, brutal et inquiétant, que la minorité
anglo-québécoise représentant 8% de la population assimile la moitié des
nouveaux venus en terre québécoise. Cela ne peut ni ne doit durer. Tout
consentement paresseux au statu quo est une démission, une lourde hypothèque
sur notre avenir. Lorsquun peuple est envahi dans son territoire, il nest
que vaincu. Sil est envahi dans sa langue, il est fini. Jentends encore
aujourdhui, trente deux ans après ladoption de linsoutenable loi 63
les mêmes voix frileuses et complaisantes évoquer lhérétique liberté de
choix en matière de la langue denseignement public. Il ny a aucun exemple
au monde où cette liberté de choix existe. Tous les pays protègent et
renforcent leur obligation dintégration de leurs nouveaux venus aux valeurs
fondamentales de leur culture. Jusquà la plus grande puissance de la
planète, les Etats-Unis dAmérique, dont la Chambre des représentants
adoptait le 1er août 1996 par un vote de 259 contre 169, langlais
comme la langue officielle du gouvernement de ce pays (1) A ce jour, trente
états américains ont décrété la langue anglaise, langue officielle sur leur
territoire.
Lécole primaire, secondaire, l.enseignement général
et professionnel sont les passages obligés de lintégration à la
collectivité québécoise. Cest dabord là et avant tout que se joue
notre destin. Il faut revoir la Charte de la langue française pour élargir lenseignement
obligatoire en langue française jusquaux cégeps inclusivement. Le français
ne deviendra jamais la langue dusage et de travail si nous hésitons à
prendre durgence cette mesure indispensable. Les Montréalais constatent tous
les jours lérosion de leur langue et laffaiblissement de son pouvoir dattraction.
Notre langue est malade, atteinte danémie pernicieuse, dans la deuxième
ville de langue française du monde. Tôt ou tard, la maladie se propagera à
toutes les régions du Québec.
Jespère que je nassisterai pas durant les jours qui me
restent à vivre à un «munich linguistique », à des coupables
apaisements, à des suites de compromis et de compromissions devant le danger dérosion
de notre langue. Les pusillanimes qui sont tentés de sacrifier lhonneur et lavenir
de notre société à la recherche dune paix linguistique factice et
illusoire se retrouveront en bout de ligne sans la paix dont ils rêvent et sans
honneur. Je suis chagriné que la résolution prévoyant la fréquentation
obligatoire des cegeps de langue française ait été défaite lors du dernier
congrés plénier du Parti québécois et quun moratoire de trois ans ait
été décrété. Quel pari téméraire et audacieux sur lavenir ? Et si
les caprices de la fortune électorale retournaient sur les bancs de lopposition
le Parti Québécois ? Pas un seul délégué na évoqué cette funeste
hypothèse. Il serait étonnant que le Parti libéral du Québec, prisonnier de
sa clientèle électorale traditonnelle, prenne les mesures idoines pour freiner
langlicisation de la métropole québécoise. Enregistrant mon droit à la
dissidence reconnu par les statuts du Parti Québécois, je minscris en faux
contre le fait de remmettre à des lendemains incertains des mesures qui doivent
être prises sur lheure. Je sais que cette prise de position agace, irrite,
indispose, choque les tenants de lorthodoxie attentiste, mais je persiste et
je signe. On ne changera rien à la situation géopolitique du peuple
québécois, ilôt gaulois de résistance dans lemperium linguistique
canado-américain. Pour résister au plus fort, lhistoire a démontré que
les placébos de lincitation et de la persuasion donnent de bien timides pour
ne pas dire de futiles résultats. Cest la loi qui est notre potion magique,
quoi quen disent les commissaires des états généraux qui semblent tentés
par lutilisation de petits moyens pour guérir de grands maux. « Entre
le fort et le faible, disait Lacordaire, cest la liberté qui opprime
et la loi qui affranchit ."» Entendez, selon lexpression de René
Lévesque, la liberté du renard dans le poulailler ! Songeons un instant
à lassimilation galopante de nos frères séparés de la « vieille
ethnie (sic) canadienne-française » que Madame Louise Beaudoin
entend combattre et remiser aux oubliettes. Je ne suis pas très fier, soit dit
en passant, de lindifférence de notre gouvernement national québécois à légard
de nos compatriotes hors Québec, englués dans les marais du multiculturalisme
« canadian .» Déclencherais-je une autre crise a mare usque a
mare si josais suggérer, à lexemple de dautres peuples, une sorte
de « loi du retour » pour les « exilés » qui
souhaiteraient revenir à leur patrie dorigine après une longue errance dans
les états fédérés de lancien Dominion du Canada. ? Prudence
obligeant, je men garderai pour éviter de voir se profiler lhydre au
masque pointu dune motion de blâme unanime de la Chambre des communes du
Canada…. Les avatars du fédéralisme canadien ont démontré hors de tout
doute raisonnable quil ne faut rien attendre du parlement de lautre rive
de lOutaouais. Ni de la majorité dominante, ni des nôtres qui y siègent,
zélotes pour la plupart, – exception faite des représentants du Bloc
québécois -, dun fédéralisme niveleur, complices dun état
centraliseur pour maintenir le Québec dans une situation permanente de
minorité mendiante, docile et corvéable. Je ne veux pas minstituer en
censeur à légard de ces égarés de leur patrie. Lhistoire, et
particulièrement la nôtre, nest pas avare de ce type de collaboration. « Depuis
1763, écrivait Léon Dion, nous n’avons plus d’Histoire, sinon celle, à
réfraction, que nos conquérants veulent bien nous laisser vivre, pour nous
calmer. Cette tâche leur est d’autant plus facile que nous sécrétons nos
propres bourreaux. »
Il y a eu et il y aura toujours, des héritiers de Lord
Durham, dont lexpression contemporaine prend le visage hideux du « partitionisme »,
des héritiers félons toujours prêts à troquer leur identité pour les
assiettes garnies de la mangeoire fédérale, Nous avons, hélas, la mémoire
courte. Le bréviaire de la honte quest le rapport Durham devrait être entre
les mains de tous les écoliers et les écolières du Québec, que dis-je de
tous les citoyens et citoyennes, car il est encore malgré lusure du temps, lalpha
et loméga de notre soumission. Il emprunte des mots nouveaux et cajoleurs de
« société distincte», de « caractère unique », mais son
projet assimilateur est toujours le même, conforté par le brouillage
permanenent de nos repères idenditaires et du constant rappel de notre
culpabilité dexister.
Avec leur plan B, leurs tricheries, leurs faux-fuyants, leur
partition, leur Cour Suprême, leur loi C-20 dobscure clarté, leur
envahissement sur les plages de débarquement de nos compétences souveraines,
les ténors du fédéralisme canadien se donnent les moyens despérer que
notre peuple signera enfin son acte de capitulation. En voulant accentuer notre
dépendance dans un régime constitutionnel dans lequel nous ne serons jamais quune
minorité en déshérence, ils fouettent nos ardeurs et nous invitent davantage,
dune part, à monter la garde, et dautre part à reprendre notre bâton de
pèlerin pour quau début du siècle qui vient de souvrir, le Québec
prenne fièrement sa place à la table des nations. Ils inventeront nimporte
quoi pour nous maintenir en létat de peuple concierge dans ce quils
appellent pompeusement « le plus beau pays du monde » : des
élans damour hypocrites aux insultes les plus infâmes, rien ne nous sera
épargné. Souvenons-nous du dernier référendum : la Place du Canada, à
Montréal, résonnait encore des bruyantes manifestations dattachement de nos
voisins doutre-fontières, que des salves dinjures fusaient de toutes les
directions. Lun des nôtres, vénérable sénateur de la Chambre haute
fédérale qualifiait de «vache séparatiste », lune de nos
politicologues les plus respectés du Québec ; Mordecai Richler écrivait
que «encouragés par labbé Lionel Groulx, les Québécois prenaient
leurs femmes pour des truies ! ». La rédactrice en chef dun
journal torontois en remettait en écrivant que « les séparatistes
sont des racistes, ethnocentriques, responsables du mauvais état de léconomie
canadienne et quil fallait sortir Lucien Bouchard du pays parce quil
est à la tête dune entreprise criminelle (sic) visant à détruire
le Canada… » Simultanément, une meute déchaînée applaudissait au
galganovisme naissant, qualifiant les « séparatistes de bâtards .» Et
encore, nai-je exhumé que quelques exemples du bêtisier du racisme ( hostilité
violente contre un groupe social. Grand Robert) et de la vulgarité, dont le
premier article a été écrit par un ancien premier ministre fédéral
décrivant laspiration à la souveraineté du peuple québécois
comme « un crime contre lhistoire de lhumanité ».. Horreur
amplifiée par M. Charles Bronfman qui déclarait le 15 novembre 1976, jour de
la prise de pouvoir par le Parti québécois : « Cest un groupe
de bâtards qui tentent de menlever mon pays. Je vois la destruction de mon
pays, la destruction de la communauté juive. Si le P.Q, est porté au pouvoir
ce sera lenfer, lenfer absolu ." Que je sache, aucune motion
de blâme na été votée par lAssemblée nationale pour condamner ces
injures à la nation !
Nous navons pas assez de joues pour essuyer tous
ces camouflets, ni assez doreilles pour entendre ce concert dinsultes. Je
veux bien croire que le peuple québécois est docile, obéissant, pacifique, quune
longue soumission lui fait préférer le confort de la servitude au risque de la
liberté, mais nen jetez plus, la cour est pleine. Les Québécois daujourdhui
sont aussi les héritiers des hommes et des femmes qui depuis des siècles, dans
le courage et la fatigue des combats recommencés, nous ont laissés la noble
tâche dun pays à finir. La génération dont je fais partie au titre de
« dinosaure », aimable qualificatif dont ma affublé le BNai
Brith, a entrebâillé la porte de lavenir, mais sans louvrir
complètement. Le verrou est sauté mais les gonds restent coincés. Le dernier
coup dépaule viendra de ceux et celles qui sont la relève. Lheure nest
pas à labandon et au désarmement. Il ne sera pas dit que nous passerons en
silence de lindolence à loubli. Nous le devons à ceux et celles qui nous
ont précédés, à nous-mêmes, et aux générations à venir. Nous le devons
à nous-mêmes. à René Lévesque, aux militants et militantes qui battent
encore la semelle dans les rues du Québec pour quarrive le début dun
temps nouveau. Nous le devons enfin, pour la suite du monde. Aux filles et
garçons qui ont vingt ans aujourdhui dans nos collèges et universités et
qui se préparent à vivre, à travailler, à aimer, à espérer, à
entreprendre, avec leurs enfants et leurs descendants, dans un pays où ils
seront maîtres chez eux.
Un nouveau matin du monde doit se lever. à la fois pour
remplir les anciennes promesses et faire en sorte que ce pays que nous portons
en nous comme un enfant, «entre dans lHistoire, écrit Serge Cantin, dans
lexpérience de la conscience de soi. Le dernier mot sera à Fernand
Dumont qui nous a quitté pour léternelle patrie, après avoir été toute
sa vie, la référence de lhomme québécois et lexégète le plus lucide
de notre peuple : « Nous voulons que la parole commence avec
nous. Nous payons ainsi le prix de lindéfinie liberté. Nous sommes tous des
individus, chacun recommençant à tisser à neuf le fil du destin se croyant
libre de survoler en entier linextricable fouillis du hasard et de proférer
le sens du monde. » Ce «sens du monde » se résume en quelques
mots : un Québec souverain, maître en sa demeure, et libre.
1) English As The Official Language : Passage of
H.R. 123 Roll No.391 : August 1, 1996 English language Empowerment ;
By a recorded vote of 359 ayes to 169 noes, Roll No. 391, House passed
H.R.123 to amend title 4, United States Code, to declare English as the
official language of the Government of the United States. Pages H-9738-72.2) 3300 mots.