CRÉER UN NOUVEAU PAYS BILINGUE, UN PAYS DE LANGUE ANGLAISE

CRéER UN NOUVEAU PAYS BILINGUE, UN PAYS DE LANGUE ANGLAISE
Le gouvernement du Parti québécois s’engage à mettre en vigueur plusieurs
mesures anglicisantes.

Notre gouvernement, que je croyais aussi celui de nos amis, a fait connaître
hier, par les voix de Mme Diane Lemieux et de M. François Legault ( qu’on
nommera bientôt Lego avec ses nouvelles politiques) les modifications qu’il veut
apporter à l’enseignement de la langue anglaise, pour l’amélioration du français
bien sûr, et à la charte de la langue française. Débutons nos remarques, que
d’aucuns voudront voir comme des critiques des politiques de notre gouvernement,
en débutant par les politiques annoncées de Mme la Ministre Lemieux. Elle nous
fait part qu’elle fera disparaître les quatre organismes de surveillance de
l’application des politiques de la charte de la langue française par un seul
organisme, afin de mieux coordonner les efforts de francisation des immigrants
et du milieu du travail.

Donner une conférence de presse télévisée pour annoncer cette perle qui ne
veut rien dire, c’est prendre les Québécois pour des cruches. Nos amis français
diraient pour des cons. Ce que nous devons bien saisir par les propos de Mme la
Ministre, c’est son impuissance à modifier les comportements des sociétés
dirigées par les Anglophones qui ne veulent tout simplement pas utiliser notre
langue dans leurs milieux de travail. Comme conseiller auprès de différentes
sociétés j’ai pu le constater encore cette semaine auprès d’une compagnie à qui
j’avais référé une candidate pour un poste de cadre intermédiaire, candidate que
l’on refusée sous le prétexte que cette personne ne parlait pas assez bien
l’anglais selon leurs exigences, alors qu’elle possède très bien cette langue.
Je sais par ailleurs, que dans cette même société, des gens ne parlent pas ou
très peu notre langue, et pourtant ils peuvent y travailler en toute
tranquilité. Bien sûr, cette société possède son certificat de francisation.

Et Mme la ministre va continuer à perdre son temps et le nôtre, en tentant de
convaincre ces gens du bien fondé de ses politiques, sans y mettre les
inspecteurs requis puisque les anglais n’aiment pas cette intrusion dans leurs
compagnies. Au fait, ils utilisent un moyen certain pour dévaloriser les
quelques inspecteurs qui existent en les appelant les «polices de la langue«avec
tout le dépit qu’ils attachent à ce mot. Et nos braves Québécois entrent dans le
jeu de la culpabilisation en faisant leur, ce vocabulaire colonisateur et
impérialiste, ne visant qu’à culpabiliser ceux et celles qui sont prêts à
assimiler ce sentiment. Et ils sont plusieurs, et même majoritaires, avec qui
cela fonctionne. Et c’est avec ce genre de politiques de la bêtise que l’on
tente de rassurer les quelques Québécois qui tiennent à travailler en
«français».

Quant à l’ineffable Ministre de l’éducation,( ministre que l’on devrait
nommer ministre de l’instruction publique, en laissant l’éducation aux parents)
cet homme d’affaires converti en homme politique, est venu confirmer que le
Québec se dirigeait résolument vers le bilinguisme et la disparition de la
langue française à moyen terme. Tout sourire, il nous annonce que depuis cette
année les enfants de 3ème année de l’élémentaire font l’apprentissage de la
langue anglaise et que bientôt, il suivront tous une immersion d’un semestre
tout anglais afin de bien maîtriser cette langue. Il nous apprend que les élèves
qui n’auront pas eu la chance (quelle chance?)de profiter de ces bains
linguistiques pourront se rattraper au début du secondaire. Sans rire, ou plutôt
avec le sourire de l’homme avili, il demande aux responsables des commissions
scolaires de prendre tous les moyens pour faire profiter (sic) nos jeunes
Québécois de cette nouvelle politique en leur demandant de planifier les cours
en fonction de «sa» demande.

Il ajoute du même souffle, qu’il n’obligera pas les nouveaux Québécois ( lire
les immigrants dans la langue utilisée par nos terroristes intellectuels) à
poursuivre leurs études post-secondaires, dans les CEGEP de la langue française,
mais qu’il entreprendra
une campagne pour les convaincre de s’y inscrire.

Bonne chance M. le sinistre Ministre. Avec Mme Lemieux vous remportez le prix
de la bêtise. Et au CEGEP il propose que nos enfants étudient une troisième
langue. Mais jamais, au grand jamais, n’a-t-il proposé que nos enfants soient
libres d’étudier comme langue seconde, une autre langue que l’anglais. Et ce
ministre du sourire béat de l’homme avili et content de l’être, nous apprend
qu’il a établi des politiques pour l’amélioration de la langue française, alors
que toutes ses politiques sont établies en fonction de l’apprentissage précoce,
envers et contre tous les scientifiques, (mais ne sommes-nous pas, au pays du
Québec, tous des gens plus intelligents que la moyenne, avec des fonctionnaires
plus brillants que dans tous les pays du monde et capables de démontrer que ce
qui a été vécu ailleurs ne peut être vrai pour le Québec)qui ont étudié ce
phénomène de l’apprentissage précoce d’une langue seconde dans leurs différents
pays. Mais je le répète, au Québec ce ne peut être pareil? Nos fonctionnaires,
nos ministres et nos députés nous le disent, il faut donc prendre pour acquis
leurs décisions. Comme les «rois» ils ne sont pas les serviteurs du peuple, même
si la simple démocratie devrait les convaincre du contraire. Ces gens savent ce
qui est bon pour leur peuple.

Le peuple n’a qu’à écouter et à voter. Pour eux bien sûr. Mais ce qui
semble vrai pour eux, pourrait s’avérer faux le jour du scrutin. Il se pourrait
que plusieurs Québécois se rendent compte qu’on construit pour eux un pays
bilingue, qui ne pourra être un jour qu’anglais, puisque toutes les politiques
annoncées ne peuvent qu’amener le peuple du Québec à un bilinguisme intégral,
qui ne saurait déboucher sur autre chose qu’un pays de langue anglaise. Et
l’Amérique du nord sera devenu anglaise pour le plus grand plaisir des
Anglos-américains qui l’ont toujours voulu ainsi (dans ce cas-là , ce sont
vraiment des Américains puisqu’il couvrira l’ensemble de l’Amérique du nord),
avec la complicité naïve, et plus que probablement volontaire, de nos hommes et
de nos femmes politiques.

Et il y a des personnes pour nous demander de bien réfléchir en refusant
notre vote au Parti Québécois? Je leur pose la question suivante. Ne serait-il
pas opportun de nous donner un parti indépendantiste, prônant la naissance de la
République indépendante d’un Québec de langue «française»? Il reste encore
au moins un an, avant la prochaine élection.

Jacques Bergeron
jacberger@yahoo.fr

(Le 15 décembre 2001)


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