LES RéPONSES DE L’ONU, DU SECRéTARIAT GéNéRAL
DE LA FRANCOPHONIE ET DU BUREAU DU PREMIER MINISTRE DU CANADA
… à la lettre du président d’Impératif français,
monsieur Jean-Paul Perreault, sur L’ONU ANGLICISE L’HUMANITé. Cette lettre,
légèrement modifiée selon les destinataires, est accessible sur le site Web d’Impératif
français à l’adresse Internet suivante :
https://www.imperatif-francais.org/onuangli.html
Les bureaux du Premier ministre du Québec,
monsieur Lucien Bouchard, et du ministre des Relations internationales du Québec,
monsieur Sylvain Simard, n’ont toujours pas répondu à la même lettre qui leur a été
expédiée en même temps qu’aux autres destinataires, il y a de cela deux mois, le 10
mars 1998.
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United Nations
Office of the Director
Library and publications division
Department of public information
New York, le 22 avril 1998
Monsieur Jean-Paul Perreault, Président
Impératif français
C.P. 449, Aylmer (Québec) J9H 5E7
Canada
Monsieur le Président,
Nous partageons vos préoccupations concernant le développement
harmonieux du site Internet des Nations Unies, dont les activités sont placées sous le
signe du multilinguisme, notamment avec l’utilisation de deux langues de travail,
l’anglais et le français. Nous sommes en effet pleinement conscients de l’intérêt
majeur que présente Internet, instrument de portée planétaire, pour faire passer le
message universel de l’Organisation. L’Assemblée générale a elle-même envisagé en
décembre dernier la mise en place de notre site dans les six langues officielles de
l’ONU.
Dans cet esprit, la gestion de ce site a pour principe le
développement de ses deux versions linguistiques principales en tant que
"miroir" l’une de l’autre. Si un décalage relatif existe en la matière, il est
grandement dû à des considérations historiques et techniques liées au propre
développement d’Internet et partant à l’établissement de ce site originellement en
anglais.
Nos efforts visent à remédier à ce décalage et je puis vous
assurer de notre engagement à cet égard. Ce décalage s’estompe d’ailleurs et devrait
s’estomper davantage avec le développement plus poussé de notre site.
En ce qui concerne les sites d’autres institutions du Système des
Nations Unies, leur gestion est aussi largement conditionnée par le développement
spécifique d’Internet selon le continent d’accueil. Néanmoins, les efforts en cours
tendent à montrer que les dites organisations sont en fait désireuses d’assurer leur
présence sur Internet autant que faire se peut et en particulier dans plusieurs langues.
Toutefois, la gestion de chacun de ces sites incombe à
l’organisation concernée et relève de sa politique particulière, établie dans le
domaine de l’information et de la communication par les états Membres la composant. Là
encore, je puis toutefois vous assurer que le souci du Comité commun de l’information des
Nations Unies, organe de "coordination" à l’échelle du Système des Nations
Unies dans le secteur considéré, est de garantir un recours aussi judicieux que possible
à Internet et donc d’assurer des opérations multilingues.
Nous sommes désireux d’assurer que le site Internet de l’ONU serve
le mieux possible la communauté internationale et dans cet esprit nous vous remercions de
vos commentaires qui nous sont précieux pour faire évoluer ce site.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, les assurances de ma très
haute considération.
Angela Kane
kanea@un.org
c.c.: Mr. Ahmad
Secrétariat général de la Francophonie
13, quai André-Citroën
75015 Paris (France)
Paris, le 17 mars 1998
Monsieur Jean-Paul Perreault
Président
Impératif français
Recherches et communications
C.P. 449
Aylmer, Québec J9H 5E7
CANADA
Monsieur le Président,
J’ai pris connaissance avec intérêt de votre correspondance du 10
mars 1998, ainsi que du message que vous avez bien voulu m’adresser à l’attention de tous
les responsables des états et Gouvernements membres de la Francophonie sur l’usage de la
langue française aux Nations Unies.
Comme vous devez le savoir, la Francophonie a déployé, depuis
plusieurs années, des efforts constants pour maintenir au niveau requis l’usage du
français au plan international.
Nous sommes, d’autre part, parfaitement conscients que la place de
la langue française dans les instances internationales ne pourra être efficacement
préservée que dans le cadre plus large de la défense d’un véritable multilinguisme.
C’est d’ailleurs ce même souci qui nous avait incités à
soumettre à l’adoption de l’Assemblée générale des Nations Unies à sa 49ième
session une résolution sur le multilinguisme, priant le Secrétaire général de
présenter à la 52ième session de cette Assemblée générale "un
rapport sur l’application de ladite résolution et notamment sur l’utilisation des langues
officielles des Nations Unies ainsi que des langues de travail du Secrétariat".
Comptant que ces précisions répondent à votre préoccupation, je
vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de mes sentiments distingués.
Boutros BOUTROS-GHALI
coulibas@francophonie.org
Ministère des Affaires étrangères
et du Commerce international
Ottawa (Ontario)
K1A 0G2
April 30, 1998
Monsieur Jean-Paul Perreault
Président
Impératif français
C.P. 449
Aylmer (Québec)
J9H 5E7
Monsieur,
Votre lettre au Premier ministre, le très honorable Jean Chrétien,
en date du 10 mars 1998, nous a été transmise afin que nous y donnions suite. Dans votre
lettre, vous sollicitez l’intervention du Premier ministre et du gouvernement du Canada
afin que la langue française reçoive de l’organisation des Nations unies, un traitement
comparable à celui qu’elle accorde à la langue anglaise.
La place du français au sein des Nations
unies est une question qui tient à coeur au gouvernement canadien. Comme vous le savez
sans doute, le français est non seulement une des six langues officielles de
l’Organisation des Nations unies, mais aussi une de ses deux langues de travail, l’autre
étant l’anglais. Lors de la cinquantième session de l’Assemblée générale des Nations
Unies (1995), le Canada a co-parrainé une résolution sur le multilinguisme qui priait le
Secrétaire général de l’ONU de présenter, lors de la cinquante-deuxième session de
l’Assemblée générale (1997), un rapport sur l’utilisation des langues officielles de
l’organisation et des langues de travail du Secrétariat.
Le rapport déposé par le Secrétaire général de l’ONU démontre
que l’organisation a fait des efforts méritoires pour encourager le personnel du
Secrétariat à étudier toutes les langues officielles de l’organisation et les langues
de travail du Secrétariat. Ainsi, malgré les sérieuses difficultés financières
auxquelles l’ONU doit faire face, l’Organisation a dégagé les fonds nécessaires pour
que ces langues continuent d’être enseignées. Chaque fonctionnaire des Nations unies est
tenu, aux termes de sa lettre de nomination, de travailler soit en français, soit en
anglais. De plus, pour favoriser le multilinguisme, le Secrétariat de l’ONU encourage son
personnel à utiliser les deux langues de travail à égalité dans leurs communications
officielles.
Aussi la règle selon laquelle tous les documents des Nations unies
doivent être distribués simultanément dans toutes les langues officielles est
strictement appliquée. Cette règle veut qu’aucun document ne soit mis en circulation,
pas même dans sa langue de rédaction, tant que toutes les autres versions ne sont pas
prêtes.
Enfin, nous avons pu vérifier, par notre propre usage, que les
services de bibliothèque et les banques de données des Nations unies font une large
place aux ouvrages et documents rédigés en français. Le site Internet de l’Organisation
des Nations unies est particulièrement éloquent à cet égard.
Tout n’est cependant pas parfait et le Secrétaire général
lui-même a reconnu qu’il faut rester vigilant si l’on veut que le multilinguisme demeure
la règle à l’ONU. Le Canada entend aider à assurer cette vigilance et c’est pourquoi
nous avons demandé que la question du multilinguisme soit inscrite à l’ordre du jour
provisoire de la cinquante-quatrième session de l’Assemblée générale. Nous
considérons qu’il appartient à chacun des états membres d’aider l’organisation à
poursuivre les efforts entrepris au cours des dernières années en vue d’assurer une
place égale à toutes les langues officielles des Nations unies.
Toutefois, tous les efforts consentis pour la promotion du français
au sein des Nations unies pourraient se révéler vains si les états membres, qui ont le
français en partage, n’en font pas constamment usage dans le cadre de leurs activités à
l’ONU. Je peux vous assurer que le Canada se fait un devoir d’utiliser nos deux langues
officielles dans toutes nos communications à l’ONU.
J’espère que ces quelques renseignements pourront vous être utiles
et vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Le directeur intérimaire
des Nations unies et du Commonwealth
Marc Vidricaire
pm@pm.gc.ca
Paris, le 14 mai 1998
RéPUBLIQUE FRANçAISE
MINISTèRE DES AFFAIRES éTRANGèRES
MINISTRE DéLéGUé à LA COOPéRATION ET à LA FRANCOPHONIE
Monsieur le Président,
Le Cabinet du Premier Ministre a transmis à M. JOSSELIN, ministre délégué à la
coopération et à la francophonie, votre courrier du 23 mars 1998 par lequel vous attirez
l’attention de M. JOSPIN sur la place de la langue française au sein de l’Organisation
des Nations Unies et notamment sur les sites internet exploités par l’ONU.
Votre lettre a retenu l’attention de M. JOSSELIN. La place du français dans les
organisations internationales constitue en effet pour la France une priorité essentielle.
Lors du VIIème Sommet des chefs d’état et de gouvernement des pays ayant le français en
partage qui s’est tenu à HANOI en novembre 1997, la délégation française a très
largement été à l’initiative de l’adoption d’un plan d’action pour accroître le
français dans les organisations internationales. La France qui a décidé d’accroître
ses contributions à la francophonie multilatérale de 43 MF par an pour le biennum
1998-99, consacrera une part importante de ces
financements nouveaux (15 MF par an) aux actions inscrites dans le plan d’action. La
langue est en effet un fondement essentiel de la communauté francophone et les efforts en
vue de son maintien au sein des organisations internationales ne doivent pas être
relâchés.
En vous remerciant de votre intervention, je vous prie d’agréer, Monsieur le
Président, l’expression de mes sentiments distinguées.
Le chargé de mission pour la francophonie
Directeur adjoint du cabinet,
Christian CONNAN
RéPONSES DU PREMIER MINISTRE DU QUéBEC ET DU MINISTRE DES RELATIONS INTERNATIONALES
DU QUéBEC
Nous n’avons toujours pas obtenu de réponses du Gouvernement du Québec à la lettre
du président d’Impératif français.
Les adresses électroniques du Premier ministre du Québec, monsieur Lucien Bouchard,
et du ministre des Relations internationales du Québec, monsieur Sylvain Simard, sont
respectivement :
Premier ministre
premier.ministre@gouv.qc.ca
Ministre des Relations internationales
communications@mri.gouv.qc.ca