LA RENTRÉE DES DICTIONNAIRES

LA RENTRéE DES DICTIONNAIRES

Mer 02 Sep 98 – 17h32 GMT

PARIS, 2 sept (AFP) – "Génocidaire", "chouiner",
"externaliser", "internaute", "allocs" ou
"frappadingue" sont quelques-uns des mots nouveaux des éditions 99 des
dictionnaires Petit Larousse, Petit Robert (appartenant tous deux à Havas) et Hachette
encyclopédique.

Les éditions 1999 de ces ouvrages, qui se partagent le marché du dictionnaire grand
public, sont en librairies depuis quelques jours. La moitié des ventes de dictionnaires
sont réalisées entre septembre et décembre.

Le Petit Larousse, (249 francs, 3.800 illustrations), est une "véritable
institution nationale", a dit mercredi son Pdg, Bertrand Eveno, en présentant
l’ouvrage. Plus de 80% des foyers français possèdent un Petit Larousse et son taux de
notoriété est de 99%, a-t-il ajouté.

Des refontes complètes du dictionnaire interviennent tous les neuf ans et la dernière
a eu lieu l’an dernier. Cette année, plus de 500 pages (sur un total de1.786) ont été
touchées.

Une centaine de collaborateurs travaillent à la mise à jour permanente du Petit
Larousse, né en 1905 et vendu à plus de 50 millions d’exemplaires. C’est à la fois un
dictionnaire et une encyclopédie avec 87.000 entrées dont 59.000 noms communs et 28.000
noms propres.

"Cédérom", "incivilité" ou "taliban", entrent dans ce
dictionnaire tout comme, parmi les noms propres, Laurent Terzieff, Jean-François Revel,
Isabelle Adjani ou Robert Hue.

Le Petit Robert (379 francs, 60.000 mots et leurs 300.000 sens, leur étymologie,
datation et prononciation) procède chaque année à une mise à jour concernant en
moyenne 200 pages (sur 2.552).

Selon l’éditeur de ce dictionnaire de langue, non encyclopédique, la plupart des mots
nouveaux proviennent de domaines tels que l’environnement et sa protection, la santé, la
circulation de l’information et l’internet, la politique.

L’éditeur relève cette année l’influence de l’anglais, franche dans le cas de
"e-mail", plus sournoise en ce qui concerne "externaliser" ou
"traçabilité". Il note le passage des noms propres de personnes dans le
lexique des noms communs, comme "alzheimer" (on dit "un alzheimer") ou
"tatin" ("ah, la bonne tatin") ou encore des dérivés de noms propres
comme "fullerène", type de carbone nommé par analogie de forme avec la géode
créée par l’architecte Fuller.

Au Petit Robert, on note aussi la prolifération des adjectifs en "-ant"
comme "diplômant" et le foisonnement des sigles ("PMA" pour
Procréation médicalement assistée).

Enfin, entrent dans l’ouvrage des mots savants construits à partir de mots ordinaires
combinés à des éléments de formation grecs ou latins comme "cryochirurgie"
ou "hémovigilance".

Lors de la présentation mercredi du Petit Larousse, l’académicien Jean-François
Revel a insisté sur le danger pour un dictionnaire d’introduire des mots qui risquent
d’être vite dépassés.

Pour résoudre cette difficulté, le dictionnaire Hachette encyclopédique (99 francs,
125.000 définitions, 3.000 illustrations), qui se veut "outil de référence pour
toute la famille", contient une liste en fin d’ouvrage, renouvelée chaque année, de
"mots à l’essai". Certains, comme "faxer", ont récemment été
intégrés au corpus mais d’autres ont disparu.

Parmi ces dizaines de mots à l’essai, figurent "bédéthèque",
"démariage", "islamité", "pile-poil",
"prêt-à-penser", "hardeux" etc.

©AFP 1998


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