ADRéLEC
Le néologisme adrélec est assez souvent employé mal à propos. Il arrive
fréquemment de lire par exemple : « Consulter le site à l’adrélec suivante :
http://www.[etc.] »
ou
« Aller à l’adrélec : http://www.[etc.] »
L’erreur est technique, mais semble commise par souci de bien s’exprimer en français.
En effet, disposant du français adrélec (qui, comme on sait, est une contraction de
adresse électronique et correspond à l’anglais email), on l’étend spontanément à
d’autres types d’adresses que celles du courrier électronique. On lui fait désigner
notamment les adresses de sites Web.
En messagerie électronique, les adresses contiennent le séparateur @ et, par exemple,
xyz@patate.qc.ca est bien une adrélec. Les sites Web, dont les adresses commencent
généralement par http://www.[etc.], sont… des sites Web, non les « boîtes postales
» d’internautes, et le terme adrélec pour en désigner l’adresse ne convient donc plus.
Selon l’Office de la langue française, une adresse de site Web (p. ex. :
http://www.[etc.] se dit :
– adresse Web ;
– adresse W3 ;
– adresse URL ;
– URL ; (Uniform Ressource Locator)
(Vocabulaire d’Internet, Québec, 2e éd., 1997)
On dit aussi : adresse Internet, lorsque le contexte exclut l’équivoque.
Un facteur concourt à cette extension du vocable adrélec. à s’en tenir à son sens
simplement descriptif, l’expression « adresse électronique » est en effet très
englobante et, partant, il est assez naturel d’en étendre le sens au-delà du simple
courriel. Mais il faut se rappeler, je suppose, qu’ «adresse électronique » est la
contraction d’ « adresse de courrier électronique ».
Richard Gervais
Adrélec : rgervais@sympatico.ca
5 février 1999