Je me permets de vous écrire car j’ai lu avec intérêt votre article publié ce matin :
https://www.journaldemontreal.com/2022/08/15/quand-travailler-en-anglais-rime-avec-de-gros-salaires
Je suis cependant sidéré que des Québécois soient contraints de travailler en anglais dans leur propre province, où la seule langue officielle est le français. En effet, cela est inconcevable en France, où l’emploi de l’anglais en entreprise est illégal. Car tous les documents de travail, y compris les logiciels, doivent légalement être disponibles en français. Les entreprises qui fournissent des documents en anglais à leurs salariés ou qui les font travailler avec des logiciels en anglais sont donc dans l’illégalité. Voici ce que dit le code du travail en France :
« Tout document comportant des obligations pour le salarié ou des renseignements nécessaires à l’exécution de son travail doit être rédigé en français. »
Suite à cette loi, des entreprises ont été lourdement sanctionnées pour usage illégal de l’anglais. Par exemple la société américaine GEMS en mars 2006, condamnée à 570.000 euros d’amende (750.000 dollars canadiens) pour avoir pour avoir transmis des documents en anglais sans traduction à ses salariés français. De même pour les sociétés Nextiraone et Europ Assistance, elles aussi condamnées pour avoir voulu imposer à leurs salariés des logiciels en anglais sans traduction :
http://www.rfi.fr/actufr/articles/111/article_79206.asp
De même aussi pour Danone, condamné en 2012 :
Je signale également que l’emploi illégal de l’anglais dans l’espace public donne aussi lieu en France à des actions en justice de la part de l’association de défense du français Francophonie Avenir, qui aboutissent toutes à des condamnations :
Le Gouvernement français lui-même est poursuivi dans le cadre de plusieurs affaires :
https://www.francophonie-avenir.com/fr/L-anglomanie-traitee-sur-le-plan-juridique/433-Proces-en-cours-contre-l-anglomanie (affaires 3, 4, 6, 7, 12 et 15)
Il y a ci-dessus matière à rédiger tout un article, qui pourrait ensuite être publié dans Le Journal de Montréal. Ainsi, les lecteurs verraient que l’emploi de l’anglais au travail n’est aucunement une fatalité, mais peut efficacement être combattu par la loi.
Daniel De Poli
France
Lien vers la vidéo Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=BkVOhkCIPxo