Bonjour Radio-Canada,
Référence ponctuelle : En direct avec Patrice Roy
Sur RDI – émission du lundi le 1er mars 2021, 17-18 hres
Je serai somme toute assez brève.
Car il y aurait tellement à dire.
Sur tout. Chez vous. Radio-Canada.
Et notamment en ce qui regarde la qualité déficiente, et désormais proverbiale, de la langue française sur vos antennes. Sur toutes vos antennes.
Alors, pour l’heure, très précisément, voici, à propos de l’émission annoncée en exergue :
1) Madame Julie Drolet, serait-il possible :
- de cesser de reconduire cette béquille langagière (héritée ?) de votre collèguePatrice Roy, à savoir la répétition infantile d’un même terme dans une phrase, style : « beaucoup beaucoup », « tellement tellement », ? Si le vocable utilisé n’insiste pas suffisamment à vos yeux, quoique émanant de votre propre bouche, sur l’idée transmise, nom de nom, faites « appel » à un superlatif, voilà tout. Un, et un seul. Faute de quoi vous allez finir par me rappeler en permanence le « Très beaucoup grand grand » de mes quatre ans. Or la nostalgie, c’est dur dur… M’dame Julie;
- de cesser d’imposer cette autre béquille du « -là » en fin de mot, et ce à tout va (bien qu’il y ait amélioration chez vous, à cet égard, il est vrai, à l’horizon rétrospectif des derniers mois) : ce projet-là, cette loi-là, ce dossier-là… Il s’agit en l’occurrence d’un adverbe, sauf rarissimes exceptions, tout à fait superflu. Tout spécialement lorsque la réalité dont on parle a été signalée dans les secondes précédentes. Bref, voilà un autre type de « répétition » qui parasite le discours; l’appauvrit, en un mot, et le rend moins intelligible. Voire confus. Cela dit, madame Drolet, vous faites un travail correct. Et si vous parveniez à corriger ces petits errements de langue, vous pourriez révéler plus justement, plus sûrement, le professionnalisme dont vous êtes capable.
2) Monsieur Paul Journet, de La Presse of Mount Real. N’y a-t-il personne autour de vous pour vous « informer », à savoir que vos « Euh… » à… répétition, aux quinze mots, sont assommants ? On se croirait parfois dans le pâturage d’une ferme laitière.
3) Madame Véronique Prince. Vous ne maîtrisez pas une langue très riche, disons, mais a priori elle semble tout de même convenable. On verra à l’écoute… Un détail, concernant votre intervention du jour : quand vous faites allusion à la ministre McCann au sein du mastodonte de notre système de santé (à crier ! depuis que Gaétan Barrette s’en est occupé : des médecins-spécialistes millionnaires… que le citoyen-contribuable, qui les rémunère de ses impôts, ne peut fréquenter. Par exemple), je vous propose de consulter le fort riche Bénac afin de saisir la nuance sémantique entre « rigidité » et autres déterminatifs analogues plus près de l’idée que, selon toute vraisemblance, vous cherchez à exprimer (« fermeté », par exemple, dans ce cas de figure). Déclarer à propos d’une personne qu’elle n’est pas assez… rigide confine décidément, ne croyez-vous pas, à la drôlerie. Pour rester poli. Impair que madame Drolet, à titre de cheffe d’antenne du moment, s’est par ailleurs bien gardée de rectifier – fût-ce délicatement. Ou subrepticement.
Résumons. À Radio-Canada, autrefois un parangon de qualité (il faut remonter au moins 25 ans en arrière, le sommet ayant été atteint dans les années soixante et soixante-dix), et ce sur tous les plans, les personnes qui maîtrisent correctement la langue française ne se comptent plus que sur les doigts d’une main (et dieu sait qu’il y en a du monde dans cette « boîte »).
Une Azeb Wolde-Giorghis, par exemple, dont le français ne constitue pas la langue maternelle (c’est peut-être même sa troisième sinon sa quatrième langue…?), s’exprime plus clairement que la quasi-totalité de ses collègues… de souche québécoise. Ça en est franchement gênant. Même des amis « mâles » parmi mes proches la voient dans leur soupe, pour ne pas dire plus… J’en serais jalouse ! (phénomène d’autant plus étonnant qu’E…milie Nicolas, esprit réfléchi et puissant souvent invité chez vous, nous convainc, par psittacisme continu sur toutes les tribunes, Le Devoir compris, que les Québécois de blanche peau sont tous, par définition, de répugnants racistes. Tout spécialement s’ils ne portent pas jupon et parlent la langue de René Lévesque. On comprendra dès lors la tragédie que constitue pour elle de se savoir à demi-blanche par sa maman. Qu’elle présente aimablement comme une French Canadian. Mais j’arrête ici l’aparté, et laisse la suite à la psychiatrie…). Mme Madeleine Blais-Morin et autres Anne-Marie Dussault s’en tirent bien également.
Reste que si naguère la qualité constituait la norme, à Radio-Canada, elle n’est plus désormais que l’exception. Y compris, on le voit, en ce qui regarde le minimum, c’est-à-dire la condition sine qua non à tout le reste : le verbe. Or un verbe pauvre, fautif ou bancal ne laissera jamais transparaître quelque compétence ou intelligence que ce soit. Lesquelles qualités, du coup, même avérées (au moins intuitivement), se voient condamnées à s’écraser, sans espoir aucun, sur le mur. Du son.
Et les milliards (ainsi que la publicité, extraordinairement rébarbative, voire répulsive) n’y changent rien. Bien au contraire. Dans l’abondance sévit trop souvent le laxisme. Sinon le mépris. De l’auditoire. Celle-là même – pourtant – qui paie les salaires, souvent fort élevés du reste, de tout ce beau monde.
Je pourrais ici poursuivre à propos de moult autres dossiers… honteux. Comme cette « rétention d’information », la semaine dernière, relativement à cette nouvelle selon laquelle Pierre Elliott Trudeau, ex-premier ministre du Canada, cherchait, en 1976-1977, à affaiblir l’économie québécoise au lendemain de l’élection du Parti Québécois. Ce grand démocrate canadien, comme chacun sait. À l’instar ce ce Marc Lalonde, toujours vivant. Son homme de main. Son homme de confiance. Fier Québécois, à l’image de son maître. Les scorpions, quasi-immortels, survivent au feu nucléaire. Dit-on…
Bref. Dossier dont tous les médias parlaient en abondance. Et pour cause. Ce n’est pas rien ! Or, à la SRC, ce fut silence-radio. Ou quasi. C’en est presque comique, tellement un procédé de cette sorte discrédite sur-le-champ, sans détour, une antenne présumée sérieuse, intellectuellement honnête, professionnelle… Et ce, en pleine Démocratie.
Incidemment. Il fallait être témoin, dans les toutes dernières secondes de ce même En direct avec Patrice Roy de vendredi dernier, le 26 février, alors que les Sébastien Bovet (l’homme du « bleu pâle » et du « bleu foncé » des élections nationales de 2018) et les Madeleine Blais-Morin (eh oui, triste) de notre French CBC – et déjà plusieurs jours suivant ladite révoltante information – nous farcissaient de propos indigents, en prenant bien garde de faire constat du caractère dégoûtant de la volonté de cet homme à l’égard du Peuple même dont il était le fils. Pourtant ce comportement gravissime, obscène jusqu’à l’infâme, porte un nom bien connu. Notamment de son inséparable Lalonde et autres Jean Chrétien… autre quasi-immortel devant l’éternel. Eh oui. On aurait vraiment cru, ces misérables secondes durant, assister à du grand Fox News discourant du Orange Man. Quand il s’agit d’injurier l’intelligence de ses auditeurs, Radio-Canada sait, soudain, se rapprocher. De l’excellence.
Mais enfin, comment voulez-vous, « bonnes » gens de Radio-Canada, que l’on vous accorde la moindre crédibilité quand vous « choisissez » les informations selon vos biais idéologiques ? Cette Radio-Canada bien proprette à la Céline Galipeau, c’est du bidon (même si celle-ci – à l’instar de monsieur Trudeau, père bien sûr – s’exprime dans une langue correcte). Cette SRC-là (comme dirait madame Drolet) est digne, comme société d’État (et non plus société publique), et je soupèse mes mots, d’un régime autoritaire.
La mort sur ordonnance en moins.
Du moins à ce jour…
À moins que quelque autre télégramme ne réapparaisse incessamment…?
Un dossier, à cet égard, toujours demeuré nébuleux : la mort de Daniel Johnson (père) en 1968 (le grand allié du Général sur le Chemin du Roy, depuis le croiseur Colbert jusqu’au Balcon de l’Hôtel de ville de Montréal, en juillet 1967) – subite, loin de tout, et totalement inattendue (« prématurée », dirais-je…), en Manicouagan – ne semble pas avoir troublé outre mesure, n’est-ce pas, la Royal Canadian Mounted Police. Alors sous la férule du premier ministre canadien de l’époque. Un certain Pierre Elliott…
Ah ! Quel Wonderful country, tout de même, dirait aujourd’hui le regretté Robert Mitchum, que ce Canada des Valérie Plante, des Luc Lavoie et des Philippe Couillard.
On vit vraiment une époque formidable, hein Jean D ?
Marie-Louise Morgane,
citoyenne québécoise / 2 mars 2021