Pendant plus de dix ans, il aura été question d’un centre sportif multifonctionnel en Outaouais. Il a été question de nombreux projets, de gros sous et de multiples intervenants du domaine public et du privé. Comment financer ce grand projet? Qui en assumera les coûts? Quelle part de mes taxes municipales et de mes impôts versés à Québec et à Ottawa sera affectée à ce projet? Qui des sportifs, de l’équipe locale de hockey, des promoteurs en construction en tireront le plus grand profit? Autant de questions sans réponses en cette ère de Covid qui occulte tous les dossiers publics. Le projet se termine et il faut s’en réjouir. Il est maintenant question d’ouverture officielle imminente.
Grande cérémonie assombrie toutefois. Le public aura l’occasion de prendre conscience de l’insipidité de certaines décisions. Depuis des semaines déjà on ne parle plus de Centre sportif multifonctionnel. Cela fait trop pompeux. Journalistes et commentateurs ne parlent plus que du Centre Slush Puppie center. Un citoyen aurait déboursé plus d’un million de dollars pour afficher le nom étranger de son produit fétiche sur une infrastructure publique sans que la chose fasse scandale. Résidents de l’Outaouais notre image nationale sera dorénavant réduite à de la vulgaire barbotine en version américaine. Pendant que nous y sommes, l’usine d’épuration des eaux pourrait se nommer « ExLax » et la pseudo autoroute 50 réduite à notre mesure sous le nom de « Peteete Nation Alley ». Capitalisme, quand tu nous tiens!
Gérard Laurin