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Il faut agir et dénoncer!

 

Ayant remarqué une présence de plus en plus grande de l’anglais dans les émissions, les publicités et même dans les titres d’émissions, je me permets de vous faire part de mon inquiétude à ce sujet.

D’entrée de jeu, précisons que de parler une autre langue est une richesse et qu’il faut faire la différence entre la télévision que l’on regarde sur une chaîne francophone et un spectacle qu’on a décidé d’aller voir en anglais. De même, si nous écoutons une chaîne anglophone, nous nous attendons à ce  que le tout se déroule en anglais.  Si nous écoutons une chaîne arabe comme on en retrouve une à Ottawa,  c’est normal que ce soit en arabe. Alors, il me semble que dans les chaînes francophones, il serait aussi normal que ce soit essentiellement en français.

Parmi toutes les chaînes de télévision nord-américaine, nous n’en avons que quelques-unes qui soient francophones.  Nous sommes donc noyés dans un univers anglophone.  Alors, pouvons-nous exiger que le contenu de nos chaînes soit essentiellement en français, y compris les chansons, les publicités et les titres d’émissions?

À titre d’illustration de cette dérive que j’ai constatée, voici quelques exemples :

– À l’émission 2 filles le matin en décembre 2018, l’animatrice Marie-Claude Barrette a demandé à Judy Richard de chanter… et  après une brève hésitation,  elle a   précisé « en français»,   ce que Judy a fait.  Dans une autre

émission,  il a  été     également demandé  à Judy de chanter et elle s’était exécutée spontanément en anglais et personne n’a dit un mot.  Ce qui signifie que les personnes qui animent ont un rôle important à jouer dans l’image francophone de notre télévision.

À  l’émission En Direct de l’Univers, spécial Jour de l’An en 2018, l’animatrice France Beaudoin nous annonçait en grande pompe et selon ses propres termes, que l’on commençait une nouvelle tradition. De fait, la moitié des chansons de l’émission a été en anglais et en 2019,  même constatation. Cette année (2020) a été le summum: une émission à très grand déploiement, mais avec une grande  majorité des chansons en anglais. C’est  désolant!

Avec un tel déni de notre culture et de nos racines, comment pouvons-nous espérer que les nouveaux arrivants adhèrent à nos valeurs? Et comment pouvons-nous espérer une intégration réussie de l’immigration  au Québec?

Pensons  à toutes ces émissions où on fait jouer une chanson anglophone pour faire écho à une scène qui s’y déroule. Pensons aux émissions francophones dont les titres sont anglicisés et qui se multiplient, surtout sur les chaînes satellites.  Pensons également   aux émissions La Voix,  le Gala Artis, etc. Sans parler de ces interviews uniquement en  anglais,  sans traduction. À titre d’exemple, à la grande finale de La Voix en 2019, l’animateur Charles Lafortune a interviewé un chanteur anglophone uniquement en anglais, sans traduction.

Nos chaînes de télévision ne sont-elles pas une fenêtre importante de la francophonie?  C’est le visage même du Québec qui en jeu.

Je pense que plusieurs d’entre nous avons constaté avec tristesse cet envahissement de l’anglais qui se fait insidieusement et de plus en plus rapidement.  Même l’Office de la langue française l’a confirmé dans une récente étude.

Ouvrons nos yeux! Par facilité, ne serions-nous pas en train de céder la place à ce courant culturel dominant qu’est l’anglais?  Ne serait-ce pas une étape vers l’assimilation?

Cette présence de plus en plus envahissante de l’anglais dans notre télévision me fait penser à l’histoire de la grenouille qui se fait tuer sans trop s’en rendre compte  (selon la légende populaire).  Au début, elle est déposée dans l’eau fraîche que l’on réchauffe graduellement jusqu’au moment où l’eau devient bouillante et où elle meurt sans trop réagir!

Alors  nous, enseignantes et enseignants retraités(es) qui avons enseigné en français et qui avons eu un rôle important à jouer dans la connaissance et la transmission de la langue française, nous devrions, en quelque sorte, être des gardiens de la langue française.  Devons-nous rester sans voix et regarder le train passer sans rien faire?

Lise Robitaille, membre de l’AREQ région 08-B (Abitibi-Témiscamingue)

Rouyn-Noranda (Qc)

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