Voici vingt ans, « Exploration du Monde » se retirait de Flandre. Sous les coups et injures du TAK. Mais la culture française se déploie toujours au Nord, discrète, sans subsides et en privé. (Extrait du dossier consacré aux francophones de Flandre, publié par Michelle Lamensch dans M… Belgique du 12 décembre 2014)
Pour assouvir, hors de toute polémique, la passion culturelle des quelque 300.000 francophones de Flandre, des associations ont été créées en toute discrétion.
Aujourd’hui, Explo est présent dans 66 villes et localités, bruxelloises, wallonnes, luxembourgeoises et à facilités, dont Linkebeek et Renaix.
« Les incidents qui ont entouré Explo en Flandre ont été le déclic de la création de l’Association pour la promotion de la francophonie en Flandre (APFF), explique son président, Edgar Fonck. A Linkebeek et Renaix, il s’agit de séances discrètes, impensables dans les grandes villes. Les extrémistes interviendraient… Une tentative de reprise à Gand a été annulée en dernière minute. »
La culture française en Flandre doit se déployer dans des lieux privés, interdite de subside public. (…)
Privés de subsides publics et des bienfaits de la convention-cadre pour la protection des minorités nationales (rejetée par la Flandre), les francophones de Flandre sont néanmoins à nouveau représentés, depuis le 5 novembre, avec voix consultative, à la Commission nationale du Pacte culturel. Elle est censée protéger les minorités idéologiques et philosophiques partout dans le pays lors de la répartition des subsides aux activités culturelles organisées par un pouvoir public. En 2013, sur proposition du Vlaams Belang et avec l’aval de la N-VA et du CD&V, le parlement flamand avait rejeté le renouvellement du mandat de l’UF (Union des Francophones).
En attendant que les nouveaux ministres de la Culture, Sven Gatz (VLD) et Joëlle Milquet (CDH) concrétisent l’accord culturel signé entre les Communautés, en 2012, sous la pression du Conseil de l’Europe, les francophones de Flandre doivent se contenter d’initiatives privées, voire organisées chez des particuliers.
Recensées dans les « Nouvelles de Flandre », la revue de l’APPF, plusieurs dizaines d’activités culturelles francophones foisonnent encore en Flandre, chaque mois, organisées parfois sous l’égide de la France via les « Alliance française » bien implantées. Bridge, conférences, visites guidées, troupes scoutes, films, théâtre, expositions, repas conviviaux, etc.
« Certaines associations ne veulent pas voir leurs activités publiées, glisse Edgar Fonck. La voie la plus facile est encore l’activité chapeautée par la France. L’écrivain Marek Halter, en tournée à Bruxelles et en Wallonie, peut, par exemple, faire un petit crochet par chez nous… »
Mais toujours dans une relative discrétion.
Edgar Fonck
Belgique
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