Comme vous le savez, beaucoup de chercheurs français ou francophones ont la fâcheuse manie de publier en anglais. Le plus souvent, des travaux (dont certains sont d’une importance capitale) réalisés avec des FONDS PUBLICS voient leurs résultats publiés en anglais, notamment dans NATURE…
Il y a deux jours, soit le 27 août, sur le site en accès libre (free access… mais uniquement en anglais) « Astronomy and Astrophysics » a publié un des nombreux articles caractéristiques de cette angolâtrie distillée notamment par l’Education Nationale (qui impose aux étudiants de publier au moins un article en anglais, les formatant à long terme, alors que la technologie n’a jamais été aussi facile pour traduire un texte) a donc été publié par un chercheur de Genève (Suisse francophone) et du Muséum d’Histoire Naturelle et du CNRS (français): http://www.aanda.org/index.php?option=com_article&access=doi&doi=10.1051/0004-6361/201219031&Itemid=129
Est-il donc compatible d’imposer aux immigrés la maîtrise de la langue française au niveau dit « B1 » alors qu’on leur imposera plus tard l’anglais, comme le proposait Valérie Pécresse, allant même plus loin en voulant faire de l’anglais dans l’enseignement supérieur la langue unique de nos écoles? Pécresse, qui aura fait du « bon travail » pour ses amis états-uniens puisque beaucoup de ses amis sont aujourd’hui aux manettes de ces écoles et écrivent entre eux en anglais?
Si la France et les pays francophones veulent peser, c’est en réaffirmant la langue française comme langue de travail et coordonner une ou plusieurs revues internationales en langue française qui oeuvrera pour publier la recherche francophone. Ainsi, vous verrez, à l’instar de nos amis québecois qui ont su affirmer leur langue face aux Etats-Unis alors que leur gouvernement fédéral cherche tous les jours à les éliminer, que la puissance de la recherche française, par ailleurs reconnue dans le monde entier (le Centre National de la Recherche Scientifique est reconnu comme étant le plus reputé au monde), et la recherche dans les pays francophones, vivier de cerveaux important pour notre langue commune, saura facilement concurrencer l’anglais, pour le plus grand bénéfice de la cohésion de la francophonie, largement encroûtée, et qu’enfin, tous les pays de langue française deviennent chacun une des composantes de la langue française au même titre que la France et non l’arrière-cour de la France elle-même. Les autres langues suivront en appliquant les mêmes principes.
Pour information, voici une liste de revues et sites où les scientifiques peuvent en toute quiétude publier en français.
http://www.aidenligne-francais-universite.auf.org/spip.php?article1260#ed
Mon pays, c’est ma langue!
Cédric Audet, France