Le Québec ne veut pas choisir, c’est le vieil avatar du vaincu et du minoritaire qui en est la figure « démocratique ». Tout ce qu’il se reconnaît capable de faire, c’est, comme le rat de la fable, de ronger les mailles du filet qui l’enserre de sorte que le « lion » s’en tire tout en lui devant quelque chose. Aujourd’hui, chacun, fédéralistes ou indépendantistes se retrouvent gros gens comme devant avec moins de possibilités de masquer les illusions toujours renaissantes qui nous ballotent d’une élection à l’autre avec les mêmes conclusions. Le fédéralisme, c’est le règne de l’étranger, l’indépendance est tout simplement l’expression politique de notre identité et de notre destin.
On peut remarquer que le Bloc et le PQ ne sont pas à la hauteur de leur cause. Ils ne manquent certes pas d’habiletés secondaires mais ils ont failli à leur tâche essentielle qui était de révéler les Québécois à eux-mêmes, de restaurer chez eux le sens de leur identité et de leur vocation nationales. Où se trouvent l’enseignement de l’histoire, la réhabilitation de la langue par une école qui rende la jeunesse capable de lire les grands textes porteurs du regard, du faire et de l’âme propres à notre peuple? Quelle faiblesse et quelle complicité face aux Constitutions canadiennes et à la Cour suprême qui sont les auteurs et les chiens de garde de notre dépendance! De plus, le Bloc et le PQ se sont détournés de notre identité originelle en évacuant, tels de nouveau sans culottes, la tradition française et chrétienne au profit d’un gauchisme sans nuance qui suscite la méfiance d’une partie non négligeable de l’électorat et défigure leur cause.
Nous ne sommes pas de ceux qui s’agenouillent devant les urnes. Si la leçon est amère, saura-t-on en tirer une leçon pour l’avenir? Il faut sacrifier ses états d’âme, ses préférences individuelles pour la survie et l’affirmation historique de notre peuple.
Hubert Larocque