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METALLICA ET LA CULTURE-ARGENT

Une image de la foule pendant la prestation de Metallica m’a spontanément rappelé par son mouvement unanime, mécanique, la foule de Nuremberg en 1936. Faut-il s’ennuyer profondément, fuir un vide abyssal pour se précipiter en trombes « humaines » au tapage d’un groupe rock, à condition qu’il vienne d’ailleurs! Ces phénomènes de foules devraient nous inquiéter. On comprendrait la présence de quelques milliers de personnes qui ne savent que faire de leur été mais cent mille et plus, voilà qui confond l’imagination et la pensée. Enfin il n’y a là aucune substance et aucune  musique mais une sorte de para-musique vide de tout contenu humain et culturel. Serait-ce cela la culture-monde dont on nous parle, cette sorte de stéréotype partout semblable qui déclenche un grégarisme planétaire? Évidemment, si l’on demande aux spectateurs de justifier leur présence, un mécanisme d’auto-défense se met en place à l’instant. Ils vous accuseront de manquer d’ouverture, mais d’ouverture à quoi? Tout pour éviter une interrogation sur le sens et la portée de leur comportement. À force de s’abandonner sans distance et sans réflexion à ces tournis fabriqués par un marketing d’argent, que restera-t-il bientôt de l’identité québécoise? Quand les hordes de barbares déferlaient sur l’empire romain, la culture se réfugiait dans les monastères. La culture québécoise, si elle est étoffée par toute la mémoire de l’Occident, même si elle n’est comprise et pratiquée que par un très petit nombre, vaut plus que toutes ces frénésies applaudies par l’ennui et le désarroi identitaire. On est ouvert dans la mesure où l’on est vide de soi.

Hubert Larocque, Gatineau.

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