Alors que l’on pensait la question réglée, dans les cervelles et dans l’espace politique, voilà que le gouvernement Charest donne son os à ronger à notre fragilité et à notre indécision. Nos petits souffrent de n’être que français, il faut les soumettre aux soins intensifs d’une sixième année carrément anglaise.
Distinguons le besoin réel de l’anglais, pour le voyage et les affaires, de sa pathologie coloniale et du fédéralisme intériorisé. Depuis 1760, s’est insinué en nous un sentiment d’insuffisance nationale auquel on remédierait en devenant par l’anglais semblables à notre vainqueur. Si l’on veut défendre le français, on y joint toujours un couplet sur le bilinguisme. Au moindre sursaut de conscience québécoise, on s’émeut comme si l’anglais courait le plus grand péril!
Quel serait la normalité politique pour un gouvernement québécois? Si le Québec est français de langue et d’identité, l’éducation devrait d’abord n’être que française et prendre les moyens de l’assurer et de l’affermir. Le bilinguisme de l’État et de la communication publique devrait être sévèrement réglementé et réduit de façon draconienne.
Quant à l’anglais intensif ou d’immersion, il serait offert, avec toute la qualité que l’on voudra, comme une option, une fois le français bien acquis.
Même sans réforme scolaire, tous ceux qui estiment l’anglais nécessaire, l’ont appris et le pratiquent. Cette obsession a d’autres causes que celle du besoin.
Hubert Larocque, Gatineau.