Au PQ, encore « la cour du roi Pétaud ! »
Un peu de culture nous est récemment revenu avec « la cour du roi Pétaud ». L’expression, qui est tirée du Tartuffe de Molière (Acte 1, sc. 1), sert à qualifier une anarchie où tous gouvernent sauf celui qui le devrait, -le roi. Mme Marois avait commencé à nettoyer les écuries, et les démissions d’aujourd’hui se situent dans cette continuité. On regrettera peu ceux qui quittent un navire déjà assez ballotté puisqu’ils manquaient de cet « esprit de suite » (Richelieu) si nécessaire à un parti politique, surtout s’il se propose un but aussi grave et difficile que l’indépendance du Québec.
La victoire de M. Layton marque l’irruption d’un individualisme qui perturbe les règles du jeu politique. Cela se traduit par une dissociation entre les enjeux proprement politiques et les perceptions individuelles primaires. Désormais, le processus électoral cédera nettement le pas au sentiment de l’individu sur les décisions inspirées par la sagesse, le sens politique et l’intérêt national. Les démissionnaires, Beaudouin, Curzi et Lapointe, ont suivi cette voie en prétextant des scrupules moraux alors que leur défection affaiblit leur parti et leur cause. Nul doute que leur abandon ne soit interprété et exploité en ce sens par les adversaires d’un Québec indépendant.
La morale privée et la morale politique sont deux choses distinctes. La politique commande parfois ce que l’on désapprouverait dans sa conduite intime. Un amphithéâtre demeure une chose secondaire et, si le thème en a été gonflé à ce point, c’est qu’il masque une querelle idéologique. Les Beaudouin, Curzi et Lapointe ont témoigné de la faiblesse de leur sens politique et de celle de leur sentiment national en plaçant au-dessus de leur cause des principes assez confus, et la morale d’Amir Khadir.
Hubert Larocque, Gatineau