Les Québécois nourrissent un secret mépris pour la démocratie parce qu’elle s’est avérée impuissante à régler la question nationale et a même contribué à son enfoncement. On croit bien légèrement que des élections suffisent pour le régime soit démocratique. Ne devraient-elles pas d’abord assurer à un peuple qu’il puisse vivre selon son identité et conserver son caractère majoritaire sur son territoire historique? Les Québécois élisent des partis qui n’offrent aucune assurance sur ces points fondamentaux. Le parti libéral, sachant qu’il soulève la méfiance des Québécois au sujet de la défense de nos intérêts de peuple, se recrute un électorat facile et conquis d’avance en ouvrant la porte sans mesure à une immigration opportuniste, qui ne sait rien de nous et ne s’en soucie guère.
54,000 immigrants, c’est une ville étrangère de bonne taille plantée chaque année au cœur du Québec. À ce régime, que restera-t-il bientôt de notre majorité? Cet afflux détruit le caractère démocratique de notre société. Déjà, on peut se demander si les élections peuvent vraiment exprimer notre volonté de peuple quand celle-ci se banalise de plus en plus au sein d’un vote « multiculturel » et adverse. Pour abaisser le niveau des débats, on invoque souvent les « vraies affaires ». Voilà donc, pour une fois, l’affaire primordiale.
Hubert Larocque, Gatineau.