J’ai honte de treize conseillers
Félicitations aux cinq conseillers qui ont voté pour changer le nom de la rue Amherst et honte aux treize autres. Félicitations également aux dix résidents de cette rue qui étaient en faveur du changement de nom. Les autres ignorent probablement ce triste personnage ou se fichent des crimes qu’il a pu commettre. C’est du passé! Ça remonte au 18e siècle. Alors?
Honte aux historiens peureux qui devraient être les premiers à nettoyer l’histoire de ses scories, mais qui, au contraire, ont la frousse d’attraper la terrible maladie contagieuse du révisionnisme qui risque de décimer leurs rangs, faut les comprendre.
C’est là qu’on comprend que certains humains se laissent guider par leurs émotions. Si Amherst avait commis ses crimes en pleine télévision ou sur Internet, ces émotifs auraient voté ventre à terre pour changer son nom, mais c’est du passé, voyons! Quand De Gaule a lancé son « Vive le Québec libre », la ville d’Ottawa a réagi sous le coup de l’émotion et a changé le nom. Pourtant le président de la France n’avait commis aucun crime, lui. Et, à ce que je sache, le verglas du révisionnisme ne s’est pas abattu sur la capitale.
Et puis ces treize conseillers sont frileux aussi parce qu’ils préfèrent honorer un criminel plutôt que de faire face au terrible révisionnisme qui dévore ses victimes, c’est bien connu. Le révisionnisme, cela s’appelle le nettoyage de l’histoire.
Vive un environnement toponymique propre et une histoire propre!
Normand Rousseau
Gatineau (Québec)