On a vu des politiciens monter un psychodrame, comme si la politique était un étalage de petites ambitions ou une thérapie de groupe. Quel avenir peut-il rester aux idéaux dont ils étaient les porteurs? L’instinct de l’indépendance ne saurait mourir car il est le dynamisme essentiel de notre identité et la seule énergie qui, à long terme, puisse assurer notre survie de peuple. Ce qui vient de prendre fin, c’est une utopie de la politique québécoise dont l’infantilisme a causé ce désolant tohu-bohu. Le PQ a nettement placé la charrue avant les bœufs.
La lutte pour l’indépendance a été vidée de son contenu par une conception magique du pouvoir des référendums. Un vote démocratique n’est possible que dans un milieu homogène. Or la fragmentation multiculturelle nous retire au départ plus de 20% des voix. De plus, le Canada anglais vote au Québec par le truchement de ses alliés pour un autre 40% des voix.
Les querelles intestines du PQ sont le reflet d’un désarroi identitaire et stratégique. Au lieu de se dévorer comme des araignées dans un pot, le PQ devrait replacer le peuple fondateur au centre de sa pensée et de son action. Pour qui et pourquoi faut-il conquérir l’indépendance? Le temps est venu de renoncer à la persuasion molle, racoleuse et plafonnée pour attaquer de front le fédéralisme interne au Québec. Enfin, la construction d’une forte cohésion nationale doit être dirigée tout entière contre Ottawa où se trouve le véritable obstacle. On n’aura plus envie de se déchirer pour une « liberté de parole » qui veut dire n’importe quoi à côté de la question.
Hubert Larocque, Gatineau.