Le chèque du fédéral au Québec pour compenser son retrait du Programme canadien aux étudiants illustre encore la condition du Québec au sein de la fédération. Les provinces anglaises peuvent bien céder leurs juridictions à Ottawa puisqu’elles ne sont que des paliers régionaux d’un unique gouvernement. Tel ne peut être le cas du Québec pour qui certaines juridictions appartiennent à la définition même de notre identité nationale. Ainsi le Québec ne saurait veiller avec assez de soin à maintenir l’Éducation exempte de tout contrôle d’Ottawa. En 1935, la Cour suprême a permis à Ottawa de faire des « cadeaux » aux juridictions provinciales, autorisant ainsi le viol de la constitution. Le Fédéral peut donc porter des lois, édicter des règlements et exiger des comptes au cœur même de « nos » juridictions.
L’argent n’est pas l’unique loi du monde comme semblent le croire les étudiants qui réclament que le chèque du Fédéral leur soit intégralement versé. Eux qui seront demain aux affaires de notre nation devraient défendre le Gouvernement du Québec qui doit, sans pression de quiconque, demeurer souverain de ses décisions. L’antique histoire du plat de lentilles nous rappelle ce qui arrive quand, pour un avantage immédiat, on sacrifie un droit fondamental.
Hubert Larocque
Gatineau.