Fédéralisme et sclérose nationale
Fédéralisme et consentement à Ottawa seraient-ils des synonymes exacts? On pourrait le croire au refus de remettre en cause une fédération qui nous marginalise et de s’opposer réellement à des projets contraires aux intérêts du Québec. Les exemples abondent comme l’intention d’augmenter la députation fédérale hors Québec. On tient pour sacrée la démocratie arithmétique à laquelle nous devons notre déclin et l’affaiblissement de notre poids politique. Pour les anglophones la question du Québec serait devenue purement platonique. Le Québec n’a-t-il pas choisi deux fois le Canada? Il a ainsi ruiné le sérieux de ses revendications car les référendums sont interprétés comme un plébiscite de satisfaction canadienne. Les « dirigeants » du Québec, tous partis confondus, ne peuvent rien réclamer ni obtenir puisque que la population ne leur accorde qu’un soutien mou et prêt à se défiler au premier obstacle. Le Canada ne céderait qu’à une menace réelle de séparation. N’est-il pas naturel qu’il attende, avant d’agir, la preuve de ce que nous voulons et surtout de notre volonté de l’obtenir?
Entretemps, la politique et la démocratie se dégradent de jour en jour, vu que la question essentielle de l’identité nationale et de son affirmation leur échappe de plus en plus.
Hubert Larocque, Gatineau.