La place du FLQ dans la mémoire du Québec
Comment penser et écrire à la hauteur des événements de 1970? Depuis les débuts de la Révolution tranquille, une force ascensionnelle paraissait nous conduire à l’indépendance. On en sentait l’approche dans les perceptions, les discours, les actes et un espoir fébrile, immense, irraisonné, partout palpable. Personne ne niera que les Événements d’Octobre sonnèrent le glas de cet élan et allaient nous plonger dans une morosité dont nous ne sommes pas encore sortis. Une déception profonde, un poids de petitesse s’abattirent sur le Québec. Un grand destin se fermait devant nous, peut-être pour jamais.
Sans nous arrêter sur les causes de l’échec du FLQ, sachons au moins lui rendre justice. Aucun mouvement au Québec n’a jamais abordé avec autant de lucidité et d’énergie la question nationale. Personne n’a osé s’attaquer à la puissance avec autant de courage, d’intrépidité et d’inventivité. Si jamais nous avons une autre jeunesse qui comprenne et reprenne la lutte pour l’indépendance, ne doutez pas que les monuments du FLQ remplaceront, sur nos places publiques, ceux de Wolfe et de Pierre-Elliot Trudeau.
Hubert Larocque, Gatineau.
(01-10-2010)