On ne parle que de corruption. Il ne se passe pas de jour sans qu’on ne découvre une autre enveloppe ou quelque nouveau « mafieux ». Cette obsession menace même d’occulter les dessous de l’affaire.
Il faut s’occuper de ces questions mais elles n’ont pas l’importance qu’on leur attribue. Elles n’ébranlent pas le fonctionnement de l’État ni le donné constitutionnel qui restent le plus important. Elles ont toutefois une influence de coulisse qui affecte les politiques de façon difficilement chiffrable mais certaine, en les émoussant et en les inclinant dans le sens d’intérêts particuliers ou étrangers.
Ce qui sépare le Parti québécois du Parti libéral, c’est la conception du peuple québécois et du rapport de cette conception avec le politique. Alors que le Parti québécois conçoit qu’une identité nationale appelle un pays et une politique conformes à celle-ci, le Parti libéral, lui, sépare l’identité et le politique. La notion de peuple québécois est pour lui simplement historique, sentimentale et culturelle au sens restreint. Sa politique est largement ouverte à l’attraction du dehors et fait place à sa clientèle anglaise et ethnique. Le parti libéral ne compte sans doute pas plus de malhonnêtes que les autres partis, mais la « diversité » de sa composition le rend plus perméable aux infiltrations de l’argent, vu qu’aucune idée précise de notre peuple ne structure et ne contrôle ses pratiques.
Hubert Larocque, Gatineau.