Une circonscription a élu un député conservateur sans mesurer le sens et la portée de ce choix. Pourquoi retombe-t-on toujours dans les mêmes ornières? Un vote n’est pas au-dessus de la critique et ne constitue pas toujours un critère de pertinence et de vérité. Répudions le prétexte du candidat jugé le meilleur. Cet argument masque l’incapacité ou le refus de penser. On pourra regarder au candidat quand la question nationale aura trouvé sa solution. Il sera alors assez indifférent d’élire un parti ou l’autre. Un jeu de balancier assure l’équilibre de la gestion politique. Il n’en va pas de même pour le Québec où le choix d’un parti se confond avec la vision que l’on se fait du Québec ou du « Canabec ». Un lieu commun irréfléchi voudrait que le fédéralisme et l’indépendance soient des « options ». Le fédéralisme est un ordre imposé du dehors, verrouillé par un appareil juridique déterminé par Ottawa. On ne choisit pas d’être fédéraliste, on consent à un ordre étranger. Si l’on avait une vision claire de soi-même, un sens vigoureux et inentamé de son identité, on ne tergiverserait quand vient l’heure de voter, on ne marquerait pas son bulletin pour prolonger notre agonie nationale. Le Bloc Québécois est en soi bien secondaire mais il traduit pour le moment l’affirmation claire de notre identité et la seule « option » qui parle sans ambiguïté et efficacement. Cette régression électorale inspire la tristesse car elle démontre la confusion des esprits et une profonde incompréhension des enjeux politiques et nationaux.
Hubert Larocque, Gatineau.