Le parc de la Gatineau rappel les clubs privés d’autrefois qui s’appropriaient une grande partie du territoire québécois pour en faire la chasse gardée d’une petite clique d’outre frontière…
Devenu véritable communauté cloisonnée, le parc de la Gatineau existe dans la plus pure anarchie bureaucratique grâce à la Commission de la capitale nationale. À la fois sanctuaire provincial, parc fédéral et fief municipal, personne ne sait qui en est le vrai gestionnaire, quelles en sont les véritables frontières, ou même à qui appartient le Cégep de l’Outaouais.
Résultat : on construit des maisons sur le littoral au lac Meech, en deçà de la ligne des hautes eaux, on ferme des terrains publics en sourdine à Kingsmere pour faire place à de nouvelles résidences privées, et on mine inlassablement l’intégrité écologique et territoriale du parc.
Et complétant ce portrait d’un territoire colonisé : la belle insouciance toute rhodésienne des résidents permanents du parc qui arborent leurs plaques d’immatriculation d’outre frontière pendant des décennies… alors que les policiers de la MRC des Collines dorment au gaz.
Jean-Paul Murray, Chelsea