L’envahissement de la pensée par l’anglais
11 août 2008, Bernard DESGAGNÉ
Merci M. Desgagné d’avoir écrit ce bel article sur le génie de notre langue. Vous me permettrez peut-être d’ajouter à ces mots souventes fois, sinon toujours, mal utilisés par nos journalistes.
Ainsi, on pouvait lire dans le Devoir de la semaine dernière un article soulignant qu’un artiste avait été « l’instigateur » de tel projet, alors qu’elle aurait dû écrire « que cette personne avait été le « créateur » ou le « concepteur » du projet » dont il était question, le mot « instigateur » étant utilisé et réservé pour les criminels.
Ainsi, ce jeune homme qui a provoqué la police à Montréal-nord doit être considéré comme « l’instigateur » des graves problèmes que cette ville a connus la semaine dernière.
On peut voir d’autres perles dans le Devoir, comme ce journaliste qui écrit régulièrement le mot « afférent » alors qu’il devrait écrire « inhérent à ».
Chez les commentateurs de la « chose sportive » on entend souvent des perles comme : ce joueur joue « physique » , alors qu’on pourrait et qu’on devrait utiliser le mot « viril » ou le mot « dynamique » selon ce que nous voulons exprimer.
Voilà ce qu’apportent à notre langue l’Anglais et son « faux usage » chez nos concitoyens se prétendant « bilingues », d’où les maux et les mots dont nous souffrons dans nos communications verbales et écrites, tant chez nos journalistes que chez nos frères. Disons qu’ils sont souvent inhérents à la paresse intellectuelle et à « l’usage faux » des mots chez les locuteurs de notre langue.
Comme écrivait Mme Henriette Walter dans « Honni soit qui mal y pense », « les langues ont constamment mêlé leurs mots pour donner parfois naissance à des faux amis ».
Chez nous, par un bilinguisme « français/anglais » mal utilisé,ou par un sentiment d’infériorité face à l’anglais, cette pensée nous apparaît très vraie ou très juste.
Jacques Bergeron, Ahuntsic, Montréal
jacberger@yahoo.fr