Réaction au papier d’Agnès Gruda, paru dans La Presse,
du dimanche, 10 décembre, page 5 cahier PLUS.
Madame Gruda,
J’ai bien apprécié ce petit papier « Un petit mur avec ça » sur
les murs que l’on érige de plus en plus entre les pays et entre les hommes,
décisions alimentées par la peur, les peurs. Ce code de la peur est inscrit chez
tout être humain, mais encore plus chez certains, alimenté par l’éducation
familiale d’abord et les valeurs sociales qui m’entourent. Si les murs protègent
physiquement, ils insécurisent psychologiquement, on n’a qu’à songer aux pays où
les gens construisent des murs autour de leur résidence, murs surmontés de
tessons de bouteilles, fixés pour lascérer le corps du voleur qui voudrait
sauter le mur. Ces gens vivent dans les peurs constantes et peu disposés aux
changements sociaux…
Il y a aussi les murs naturels, les océans et les hautes montagnes, mais il y
a ces autres murs que l’on ne voit pas à l’oeil nu, le mur administratif ou
décisionnel. C’est ainsi, sans qu’à peu près rien n’y paraisse, des décisions se
prennent, les unes après les autres, sans que personne n’analyse ce qu’offre
l’autre coté de la rivière (mur). Ce type de situation, on la retrouve au
Canada, à deux pas du Parlement du pays. Voici une petite descr1ption toute
simple du mur entre Gatineau et Ottawa.
En effet, comment peut-on depuis des décennies centraliser la très grande
majorité des investissements structurants à Ottawa, alors qu’à Gatineau,
l’électricité est sans GES et à 45% moins chère, dans un contexte où il faut
compenser le Québec par une coûteuse péréquation de milliards annuellement. Au
moment où l’on nous parle de changements climatiques et de DéVELOPPEMENT
DURABLE, il y a lieu de regarder le mur décisionnel qui s’est érigé
graduellement entre 2 villes séparées par une simple rivière. Pourtant, les
gestionnaires et mandarins fédéraux sont plus instruits que jamais et fort bien
payés.
Au moment où Stéphane Dion veut mettre l’accent sur le DéVELOPPEMENT DURABLE,
il serait intéressant de connaître le contenu de son programme. Est-ce qu’il
inclut les décisions propres au gouvernement qu’il dirigera s’il est élu premier
ministre ? Dans ce cas, Gatineau risque d’être au centre de son programme. A
suivre….
Si j’avais une suggestion de lecture pour monsieur Dion, ce serait de lire
Marshall B. Rosenberg, « Les mots sont des fenêtres (ou des murs)».
André Mainguy
Longueuil
anmainguy@videotron.ca
(Le 10 décembre 2006)