L’estime de soi et des autres. Histoire d’un mantra
Les officines de la souveraineté politique, au Québec, fonctionnent en
vase clos. La plupart des média d’information francophones, qui "conditionnent"
le public, sont dans les mains de gens d’affaires peu scrupuleux quant à leur
appartenance identitaire et qui, borgnes ou aveugles, ne voient pas la force de
leur lectorat, de leurs auditeurs, de leurs téléspectateurs, s’étioler dans le
temps au gré de l’affaiblissement de la loi 101.
Ce n’est pas la faute aux immigrants. Ces derniers méritent tout notre
respect. Chassés de leur pays par des guerres ou des conditions insoutenables,
ils espèrent refaire leur vie et s’intégrer, "avec enthousiasme", dans une terre
d’accueil qui mériterait leur respect.
Or, que voient-ils en arrivant au Québec? : une société fragile, en sursis,
déchirée politiquement sur son avenir, sans confiance en soi et sans gouvernail,
à laquelle on s’apprête à lui conférer le titre "flatteur" de peuple…..mais à
l’intérieur d’un pays majoritairement anglophone, pour mieux l’assimiler avec le
concours de l’immigration et du temps. Ces grands propriétaires de média de
masses’entourent de collaborateurs, de journalistes, de bloggeurs, qui, quoique
très compétents,dans bien des cas, doivent "rester dans le rang". On publiera, à
l’occasion, des textes de certains courriéristes d’obédience souverainiste, mais
en autant que ces derniers se critiquent, se chamaillent entre eux.
Il faut "unir" tous les organismes traitant de la souveraineté du Québec
d’une façon ou d’une autre, c.à.d. coordonner leur action et leur message, pour
qu’il n’y ait qu’une voix, en campagne électorale, par exemple, pour exprimer
que le sous-sol du Québec ne s’évaporera pas, que les grandes sociétés minières,
pétrolières, "aquafères" viendront faire de l’exploration pour fournir
l’Asie, pour aider à soulager des populations en mal d’eau potable, pour aider à
"alimenter" le milliard prévu d’automobiles.
Mais plus important encore, on devra revoir, les artistes aidant, la ferveur
des années 1970-1980, avec en tête un chef charismatique et inclusif, qui
suscitera autant l’enthousiasme des arrivants de toute origine, parce que
porteur de la confiance en soi, que des plus anciens. Les grands changements se
font dans la confiance, dans l’enthousiasme et dans l’estime des autres et
de soi-même.
Guy Blanchard
guimon1@videotron.ca
(Le 20 septembre 2006)