CLIMAT DE VIOLENCE DANS LA PUBLICITÉ

Précisions autour de « Danone » et de « Dentyne »

Mme Michèle Morin
Danone (Québec)

Re : DANONE

Je désire m’excuser sans détour pour l’erreur qui s’est glissée dans ma
lettre critique des derniers jours à l’endroit de «Danone».

En effet, lorsque je parlais d’une publicité de très mauvais goût véhiculant
des idées et des comportements éculés dignes d’une autre époque, de fait il ne
s’agissait pas d’une production de «Danone», mais bien de la firme de gomme à
mâcher «Dentyne».

Compte tenu que votre publicité revenait constamment à l’écran («matraquage»,
donc, et… «US Song»), à l’instar de celle de Dentyne, j’ai confondu
malheureusement des éléments de l’une et de l’autre.

Sans doute ma propre lecture de commentaires analogues chez
Impératif-français (par exemple: ASSIMILATION PAR LA PUBLICITÉ)
a-t-elle fini par me faire confondre les deux univers publicitaires.

Cela dit, même si pour le moment (sauf erreur ou oubli de ma part…) ce
phénomène ne semble pas concerner directement Danone, la réflexion plus générale
sur la violence dans la publicité m’apparaît pertinente; et je crois que toutes
les entreprises, quelles qu’elles soient, ont intérêt à réfléchir avant de
donner dans ce climat fort malsain. Et rétrograde, en effet.*

Il va sans dire que je maintiens par ailleurs, et avec fermeté, les autres
éléments de ma critique formulée à l’encontre des manières de Danone (à l’instar
de Dentyne, incidemment) – peu respectueuses, comme je le signalai promptement,
de la langue et de la culture québécoise.

J’espère en dernier ressort que ma maladresse aura été moins désobligeante
pour Danone que surtout propice à une réflexion plus générale sur ses
«comportements publicitaires».

Bien à vous, madame,

Hélène Pisier
22 mars 2005

* J’entends bien sûr «violence» à divers degrés, et souvent assez subtils.

Par exemple, je pense à une publicité récente de l’immobilière «La Capitale»
( http://www.lacapitale-vendu.com/ ). En quelques secondes, nous sommes
introduits comme téléspectateurs dans un climat de tension, d’agressivité (ou
pour le moins d’impatience et même d’arrogance entre les personnes jouant pour
l’occasion les rôles de d’acheteur, de propriétaire et de courtier). Il n’y a
pas de «sang» versé, certes, ni d’«armes à feu»; mais à l’exemple de «Dentyne»
on est propulsé comme auditeur dans un climat de discorde, de dissension, de
mésintelligence. Que sont-ce donc ces manières (chez un nombre grandissant de
boîtes de publicité) qui estiment aller chercher l’assentiment du «client
potentiel» d’un produit en l’inondant dans une atmosphère rude et désagréable?

Notre société (et plus largement les sociétés occidentales, bien que ce soit
plus présent en Amérique du Nord qu’en Europe) est-elle en rade d’imagination
dans ses conceptions de «commerciaux» au point où la violence systématique
devienne la panacée et le vecteur de tous les messages??? Tout ceci, je pense,
nous en dit long sur l’état de délabrement global de notre société…

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