DOSSIER : ON CHERCHE à CACHER LA VéRITé !
Le 3 décembre 1997
Statistique Canada vient de rendre publique des données fort inquiétantes sur le
recensement de 1996. Elles viennent confirmer, de façon dramatique, le recul du français
au Canada. Malgré l’état précaire de la langue française, certains spécialistes de la
désinformation persistent à parler de «transferts linguistiques» plutôt que
d’assimilation.
Selon le recensement de 1996, l’unilinguisme des Canadiens anglais (91 p. cent)
continuerait d’expliquer le bilinguisme des francophones (41 p. cent). Ou, si vous
préférez, le bilinguisme des francophones (41 %) «accommoderait» l’unilinguisme
anglais (91%). Pas étonnant, dès lors, que bien des Canadiens anglais soient favorables
au bilinguisme – des autres – puisque cela leur permet de demeurer unilingues tel que le
confirme Statistique Canada.
Le français au Canada continue de perdre du terrain. L’importance relative des
francophones au Canada, selon la langue maternelle, poursuit sa chute passant de 29 % en
1951 à 24,3 % en 1991 et à 23,53 % en 1996; bien en dessous de la barre psychologique du
25 %. Et ça continue ! L’importance relative du français, selon la langue d’usage, est
encore plus bas à seulement 22,6 %. L’impact canadien a des effets négatifs, permanents
et profonds, sur le sentiment d’appartenance et l’identification culturelle des Canadiens
français et des Québécois.
Au Canada hors Québec, les ravages de l’assimilation linguistique «progressent». De
1991 à 1996, selon la langue maternelle, le nombre de francophones connaît une baisse
absolue passant de 976 415 à 970 198. Selon la langue d’usage, c’est encore plus
dramatique : leur nombre variant de 636 640 à 618 529. L’assimilation est galopante :
25,95 % en 1971, 34,79 % en 1991 et 36,25 % en 1996. Près de quatre francophones sur dix
confessent avoir surtout l’anglais comme langue d’usage. Dire
que Sheila Copps nie l’existence de l’assimilation et que Marcel Massé, de son côté, la
voit comme «normale» et «naturelle» !
Dans toutes les provinces du Canada hors Québec, les taux d’assimilation touchent des
sommets rarement inégalés : 70, 78 % en Colombie-Britannique; 70,70 % en Saskatchewan;
67,78 % en Alberta; 58,17 % à Terre-Neuve; 57,27 % dans les T.N.-O., 53,73 % au Yukon;
52,89 % au Manitiba; 46,72 % à I.P.E.; 42,96 % Nouvelle-écosse; 38, 60 % en Ontario et
8, 23 % au Nouveau-Brunswick.
Dans la région d’Ottawa, capitale «canadienne», le taux d’assimilation est passé de
13,87 % en 1991 à 24,73 % en 1996. Un francophone sur quatre aurait ainsi l’anglais comme
langue d’usage dans la «capitale des deux langues officielles». Est-ce l’ensemble
canadien qui se comporte comme sa capitale ou l’inverse ? Au Canada, tout comme dans sa
capitale, la majorité se «majorise» de plus en plus tandis que la minorité est de plus
en plus minorisée. Le Canada a une langue plus officielle que l’autre, et c’est
l’anglais.
Jean-Paul Perreault
Président
Impératif français
C.P. 449
Aylmer (Québec)
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